par Liam Faol Lun 11 Mar - 19:39
Des faisceaux de lumière qui perçaient par les interstices des volets rustiques et quelques trous dans la chaux vieillissante des murs, dévoilaient timidement la chambre plongée dans la pénombre. Le drap froissé ondulaient avec le corps qui s'éveillait doucement. Liam allongé en travers du lit comme si la nuit avait été agitée, bascula la tête en arrière pour constater au dehors le jour déjà levé. Un volet grinça en s’entrebâillant sous un coup de vent, laissant paraître le feuillage verdoyant d'un grand arbre enraciné près des écuries. Les rayons du soleil illuminèrent son visage et son torse ; L'homme avait de beaux traits et un corps fort bien bâti.
Passant sa main sur son visage pour chasser le sommeil qui avait encore quelque emprise sur lui malgré l'heure, il repoussa ensuite drap et couverture miteuse pour laisser la fraîcheur le saisir. L'homme s'accouda pour saisir un gobelet rempli d'eau qui attendait sa main sur la table de nuit poussiéreuse. L'eau coula à sa bouche et déborda par ses commissures pour lécher sa peau jusqu'au cou. Il se laissa retomber en arrière ; le gobelet s'échappa de sa main et roula sur le matelas tâché de moisissures.
Liam soupira longuement et fit craquer son cou puis péniblement, se redressa en position assise sur le rebord du lit et plongea sa tête dans ses mains en s'accoudant à ses genoux. Quelle heure, diable, pouvait-il être ? Il avait l'impression étrange d'avoir trop dormi et de manquer pourtant de tant de sommeil.
- Le lit est aussi mauvais que la table ici ! Ce méchant mal de crâne s'est enfin passé... Une journée de plus et je n'y tenais plus.
Après s'être levé et étiré, Liam se rendit à la fenêtre en faisant craquer le plancher et ouvrit grand les volets pour inspirer un bol d'air frais et observer la vue. La déception était au rendez-vous. Les effluves du crottin et des détritus jetés à même le sol de la cour, que le soleil asséchait déjà, n'amélioraient pas le spectacle quelconque d'une forêt éventrée par le bûcheronnage. Il resta là un instant, le regard dans le vide puis s'en alla s'habiller.
L'homme ne laissa rien derrière lui ; à l'évidence il ne passerait pas une autre nuit dans cette auberge. Il s'attarda néanmoins une dernière fois à la table de la grand salle qui faisait office de taverne le jour et de dortoir, la nuit, pour les maigres bourses. Une tranche épaisse de pain qui avait perdu en fraîcheur, accueillit un morceau de fromage dont l'odeur évoqua l'arrière cour à Liam. Il rajouta dessus une tranche d'un pâté à l'aspect douteux que l'appétit lui ferait, tant bien que mal, oublier. Et pour mieux en passer le goût, il noya tout cela tout du long de son repas, avec un lait de chèvre qui, à son étonnement, avait du être tiré au matin.
Le repas fini, il avait ceint son baudrier d'arme auquel pendaient une épée et une dague qui dormaient chacune dans leur fourreau. Dehors, il gagna l'écurie où il récupéra un coursier à la jolie robe bai qu'il monta après avoir harnaché deux sacoches de cuir, lourdement remplies et son écu aux armes dissimulées. Liam guida sa monture jusqu'à la grand place déjà animée par la vie quotidienne. Son regard porta sur quelques personnes à la mise différente de la gente ordinaire. Ayant arrêté son cheval, il resta là, à les observer.