25 Semailles 2E 582, Mer Abécéenne
Le navire craquait de plus en plus, à mesure que la force des vagues se faisait plus oppressante sur la coque, mettant à l'épreuve le génie naval des altmers en matière de construction de bateaux. Il était assez surprenant que la mer Abécéenne soit aussi agitée, à cette période de l'année, qui venait de voir passer les tempêtes hivernales fassent auxquelles devaient lutter tous les ans les marins empruntant les voies commerciales du sud de Tamriel. Heureusement, ce bâtiment luxueux avait été construit dans l'un des plus imminents chantiers navales de l'Archipel de l'Automne, et sa charpente était solide, si bien que l'équipage restait assez détendu, pourvu de cette nonchalance oscillant souvent vers l'orgueil, que l'on pouvait facilement attribuer aux hauts-elfes. Il faut dire que dans un navire de guerre du Domaine, on ne pouvait pas s'attendre à moins.
C'est ce que se répétait Cley'am, gauchement assis sur un tas de cordes, dans un coin de la cale où il avait été confiné depuis quelques jours, c'est-à-dire depuis le départ du navire. Tandis qu'il essayait de garder un équilibre à peu près stable sur son siège improvisé, il se dit qu'il ne savait guère trop quoi penser de la situation dans laquelle il se trouvait embarqué, depuis que le capitaine lui faisait du chantage quant à son identité. Comme d'habitude, son titre de « Fusozayiit », légèrement répandu au sein de la faction du sud-ouest, ne lui attirait pas beaucoup de faveurs, et il devait à présent faire face à la crainte d'être dénoncé au Thalmor, à moins d'apporter son aide bénévolement à cette escouade de soldats en partance pour le perchoir de Khénarthi. Il ne voyait pas plus ce qu'il pouvait bien aller faire sur cet îlot perdu, mais avait depuis bien longtemps fini par cesser de s'interroger sur les motivations des grandes instances de l'Archipel.
Heureusement, et à son grand soulagement, Eïffy Ventdechêne, sa camarade de route depuis presque trois mois, avait décidé de l'accompagner, pour des raisons qu'il ne connaissait pas encore, mais qui pouvaient peut être s'avérer liées aux révélations des derniers jours. Il fallait dire que cet étrange individu au visage caché sous une capuche, qui les avait tous les deux engagés séparément pour leur contrat à Prime-tenure, avait de quoi les intriguer. Il avait réussi à faire sortir Cley'am des geôles du Thalmor a l'insu de ces derniers, et Eiffy avait sans doute de semblables anecdotes en tête. Et à présent, ce personnage atypique essayait de les tuer, quand bien même ils avaient accompli sa mission, et cela en n'usant pas des tactiques les plus conventionnelles. Le souvenir de cette terrifiante créature de brumes et des morts-vivants qui l'accompagnaient suscita un léger frisson chez le khajiit.
Ils n'avaient aucune idée de ce qu'il leur voulait, de sa véritable identité ou de la probabilité d'une nouvelle tentative d'assassinat à l'égard de leur personne. Toujours était-il que pour sa part, Cley'am n'était pas contre un éloignement d'Auridia, où avait eut lieu leur dernière confrontation en date, probablement car il était persuadé que les cadavres ambulants n'étaient pas capables de nager. Il passa sa patte droite sur son visage, se frottant les yeux en essayant de se resituer plus précisément dans le contexte difficile de son existence, depuis sa libération et le début de ses péripétie sen compagnie de la bosmer.
Après son échappée des cellules du Thalmor et le grabuge causé en compagnie d'Eïffy à Prime-tenure, ils avaient cherché à s'éloigner du Domaine pour se faire oublier, envisageant le passage par Cyrodiil, pour se rendre à Lenclume et notamment à Stros M'kai, une île réputée comme étant une bonne planque. Ils avaient failli réussir à rejoindre la province impériale, lorsqu'ils étaient tombés sur les premiers morts-vivants invoqués pour les réduire en charpie, ainsi que sur ce fameux monstre de brume. Malgré leur victoire, celui-ci avait fait une telle impression sur eux deux que, incapables de réfléchir de manière sensée, ils étaient retournés dans l'Archipel, terrifiés, pensant pouvoir faire profil bas à Gardeciel pendant quelques temps, et attendre que les choses se tassent en Cyrodiil.
Ils ne savaient évidemment pas à l'époque que la Guerre des Alliances était sur le point d'éclater, et que ces monstres en avaient après eux plus particulièrement. La première nouvelle leur parvint au début de leur séjour, et c'est sans doute ce qui poussa l'homme-chat à s'associer à l'énigmatique Reniel, ainsi qu'à sa Plume Aldmeri, semblant vouloir ramener le calme dans cette situation de chaos à l'échelle continentale. Quant au retour de cet étranger à capuche, et de ses créatures effroyables, cela ne datait que de la veille de son départ, et ils n'avaient appris de sa propre bouche qu'alors ce qu'il comptait faire d'eux : de la viande froide. En y repensant, par Azurah, il comprenait en réalité très bien pourquoi Eiffy l'avait accompagné : elle devait être aussi secouée que lui à l'idée d'être ainsi traqués par un parfait inconnu aux pouvoirs si démesurés en apparence, et auquel ils n'avaient échappés que par pure chance, et par la grâce de Baan Dar.
Jetant un coup d’œil perçant à sa voisine, également présente dans la cale dans laquelle il avait été consigné, il lâcha, d'un ton ironique se donnant des airs songeurs :
« - Le khajiit espère que les caprices de Khénarthi ne vont pas faire perdre de temps à la nef des elfes, mrrr. A force d'être ridiculisé par les militaires, il pourrait risquer d'y prendre goût. »
Pour accentuer son air malicieux, il ponctua sont rait d'humour de sa recherche de sa gourde au sucrelune, dont il s'accorda une gorgée, se léchant suite à cela les babines avec délice. On lui avait dit qu'il pourrait de toute manière racheter des quantités de sucre, au Perchoir, puisqu'on y trouvait des plantations, aussi ne se privait-il guère sur les doses, afin de combattre l'ennui. Il était ainsi en définitif d'une humeur paradoxalement joyeuse, ce qui le faisait trancher habituellement de l'air plus renfrognée de l'archère. Se lissant les moustaches, il chercha à s'assurer de ses réflexions précédentes :
« - Les morts-vivants ne savent pas nager, n'est-ce pas ? Par Azurah, le khajiit prie pour qu'ils ne savent pas nager ! »
C'est ce que se répétait Cley'am, gauchement assis sur un tas de cordes, dans un coin de la cale où il avait été confiné depuis quelques jours, c'est-à-dire depuis le départ du navire. Tandis qu'il essayait de garder un équilibre à peu près stable sur son siège improvisé, il se dit qu'il ne savait guère trop quoi penser de la situation dans laquelle il se trouvait embarqué, depuis que le capitaine lui faisait du chantage quant à son identité. Comme d'habitude, son titre de « Fusozayiit », légèrement répandu au sein de la faction du sud-ouest, ne lui attirait pas beaucoup de faveurs, et il devait à présent faire face à la crainte d'être dénoncé au Thalmor, à moins d'apporter son aide bénévolement à cette escouade de soldats en partance pour le perchoir de Khénarthi. Il ne voyait pas plus ce qu'il pouvait bien aller faire sur cet îlot perdu, mais avait depuis bien longtemps fini par cesser de s'interroger sur les motivations des grandes instances de l'Archipel.
Heureusement, et à son grand soulagement, Eïffy Ventdechêne, sa camarade de route depuis presque trois mois, avait décidé de l'accompagner, pour des raisons qu'il ne connaissait pas encore, mais qui pouvaient peut être s'avérer liées aux révélations des derniers jours. Il fallait dire que cet étrange individu au visage caché sous une capuche, qui les avait tous les deux engagés séparément pour leur contrat à Prime-tenure, avait de quoi les intriguer. Il avait réussi à faire sortir Cley'am des geôles du Thalmor a l'insu de ces derniers, et Eiffy avait sans doute de semblables anecdotes en tête. Et à présent, ce personnage atypique essayait de les tuer, quand bien même ils avaient accompli sa mission, et cela en n'usant pas des tactiques les plus conventionnelles. Le souvenir de cette terrifiante créature de brumes et des morts-vivants qui l'accompagnaient suscita un léger frisson chez le khajiit.
Ils n'avaient aucune idée de ce qu'il leur voulait, de sa véritable identité ou de la probabilité d'une nouvelle tentative d'assassinat à l'égard de leur personne. Toujours était-il que pour sa part, Cley'am n'était pas contre un éloignement d'Auridia, où avait eut lieu leur dernière confrontation en date, probablement car il était persuadé que les cadavres ambulants n'étaient pas capables de nager. Il passa sa patte droite sur son visage, se frottant les yeux en essayant de se resituer plus précisément dans le contexte difficile de son existence, depuis sa libération et le début de ses péripétie sen compagnie de la bosmer.
Après son échappée des cellules du Thalmor et le grabuge causé en compagnie d'Eïffy à Prime-tenure, ils avaient cherché à s'éloigner du Domaine pour se faire oublier, envisageant le passage par Cyrodiil, pour se rendre à Lenclume et notamment à Stros M'kai, une île réputée comme étant une bonne planque. Ils avaient failli réussir à rejoindre la province impériale, lorsqu'ils étaient tombés sur les premiers morts-vivants invoqués pour les réduire en charpie, ainsi que sur ce fameux monstre de brume. Malgré leur victoire, celui-ci avait fait une telle impression sur eux deux que, incapables de réfléchir de manière sensée, ils étaient retournés dans l'Archipel, terrifiés, pensant pouvoir faire profil bas à Gardeciel pendant quelques temps, et attendre que les choses se tassent en Cyrodiil.
Ils ne savaient évidemment pas à l'époque que la Guerre des Alliances était sur le point d'éclater, et que ces monstres en avaient après eux plus particulièrement. La première nouvelle leur parvint au début de leur séjour, et c'est sans doute ce qui poussa l'homme-chat à s'associer à l'énigmatique Reniel, ainsi qu'à sa Plume Aldmeri, semblant vouloir ramener le calme dans cette situation de chaos à l'échelle continentale. Quant au retour de cet étranger à capuche, et de ses créatures effroyables, cela ne datait que de la veille de son départ, et ils n'avaient appris de sa propre bouche qu'alors ce qu'il comptait faire d'eux : de la viande froide. En y repensant, par Azurah, il comprenait en réalité très bien pourquoi Eiffy l'avait accompagné : elle devait être aussi secouée que lui à l'idée d'être ainsi traqués par un parfait inconnu aux pouvoirs si démesurés en apparence, et auquel ils n'avaient échappés que par pure chance, et par la grâce de Baan Dar.
Jetant un coup d’œil perçant à sa voisine, également présente dans la cale dans laquelle il avait été consigné, il lâcha, d'un ton ironique se donnant des airs songeurs :
« - Le khajiit espère que les caprices de Khénarthi ne vont pas faire perdre de temps à la nef des elfes, mrrr. A force d'être ridiculisé par les militaires, il pourrait risquer d'y prendre goût. »
Pour accentuer son air malicieux, il ponctua sont rait d'humour de sa recherche de sa gourde au sucrelune, dont il s'accorda une gorgée, se léchant suite à cela les babines avec délice. On lui avait dit qu'il pourrait de toute manière racheter des quantités de sucre, au Perchoir, puisqu'on y trouvait des plantations, aussi ne se privait-il guère sur les doses, afin de combattre l'ennui. Il était ainsi en définitif d'une humeur paradoxalement joyeuse, ce qui le faisait trancher habituellement de l'air plus renfrognée de l'archère. Se lissant les moustaches, il chercha à s'assurer de ses réflexions précédentes :
« - Les morts-vivants ne savent pas nager, n'est-ce pas ? Par Azurah, le khajiit prie pour qu'ils ne savent pas nager ! »
Dernière édition par Cleyam le Lun 24 Mar - 10:07, édité 1 fois