- Ambiance:
Il y a quelques mois, quelque-part dans l'Archipel du Couchant...
Le fond de l’air était frais en ce début de matinée, alors que le soleil inondait peu à peu la vallée dans un ciel d’azur immaculé. Du sommet de la grande flèche du domaine, on pouvait entendre les oiseaux chanteurs des bosquets d’agrément et des plantations de fleurs tout autour, d’autres volaient aux abords des édifices étincelants. Un guêpier vînt d’ailleurs se poser sur le bord du belvédère.
Ajaxandriel, surpris par le gazouillis du volatile, leva la tête de la pile de parchemins déposée sur le dallage de corail blanc qu’il fixait alors, le regard perdu. Des calculs astrologiques lui avaient annoncé qu’un évènement décisif devait se produire ce jour, c’est pourquoi il cherchait des réponses dans ces textes.
Cela faisait de nombreux mois que son père était parti sans donner la moindre nouvelle. Il avait donc commencé à égrainer les nombreuses lettres qu’il lui avait laissées. Entamer cette lecture lui inspira une certaine déception. Bien trop d’interrogations, rien encore de tangible.
D’un sec battement d’ailes, le guêpier s’était envolé. Le haut-elfe se retourna contre la rambarde et parcourut le paysage du regard, une brise fraîche caressant son visage.
« Donc, père, d’après vous cette demeure aussi n’est qu’une illusion… »
Il ricanait.
A trop côtoyer les mystiques par le passé, le "grand" Celestras avait peut-être sombré dans la folie. Qui sait ? Peut-être qu’il n’y avait rien à comprendre à sa disparition. Peut-être que si tout était illusion, son absurdité était sa propre explication. Il soupira…
Et son regard tomba sur le chemin des visiteurs, ondulation géométrique de sable sinuant dans les jardins. Un visiteur justement, venait troubler le tableau. Toujours dans ses pensées, plissant les yeux, le haut-elfe scrutait cet intrus qui se rapprochait au loin.
« …une illusion, qui comme toute illusion serait… Vouée à disparaître ?… »
L’arrivant se manifesta à distance par un éclat de lumière solaire qu’Ajaxandriel se targua de comprendre. Se tenant face à la brise du haut de la tour, il étendit lentement ses bras vers l’horizon, et tout aussi lentement, murmura quelques vers sur un air familial.
L’air - atmosphérique cette fois - s’épaissit et se mit à poudroyer en minuscules cristaux glacés qui scintillèrent aux rayons du jour entre les colonnes du petit belvédère, créant une traînée nuageuse dans le sens de la brise, un petit nuage d’un blanc pur qui coula, poussé par le vent. L'arrivant reprit alors sa marche avec une prestance certaine, et allait arriver au niveau des édifices.
Après un second soupir, il entreprit de descendre pour aller à la rencontre de cet aristocrate, qui avait eu la mauvaise idée de lui faire l’honneur d’une visite.
Dernière édition par Ajaxandriel le Mer 7 Mai - 0:58, édité 5 fois