The Elder Scrolls Online - Roleplay

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    ~ Extraits de Vie ~

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    Message par Ändrosëa Sam 26 Avr - 21:31

    Un contrat comme un autre ...


    La nuit est encore jeune alors qu’ils viennent de quitter l’auberge du Havre. Elle s’arrête sur le haut des marches pour regarder la cité en contrebas.  Entre ses doigts, roulés en boule, se trouve toujours le parchemin qu’elle froisse négligemment.

    Affiche froissée:

    - Nous partons maintenant ?

    Une note amusée pointe dans la voix du Bosmer, ses yeux pétillants du plaisir anticipé de la battue.

    - Oui, cela fait longtemps que nous n’avons chassé ensembles.

    Une fois la décision prise, il est facile pour les deux partenaires de se préparer. Ils se connaissent bien et il ne leur faut que peu de temps pour s’équiper  convenablement. Confiante en son compagnon, la Dunmer ne s’interroge aucunement quant à la direction à prendre.  Il connait la région par cœur  et ne risque aucunement de les égarer. Ainsi les voila tout deux cheminant sur l’une des routes boisées de la contrée.


    Elle passe sa main d’un geste nerveux sur l’encolure du cheval. Depuis qu’ils ont quitté la cité, elle a l’étrange et déplaisante sensation d’être suivie. Souvent elle s’arrête, regarde derrière elle, sans remarquer quoique se soit. Devant, lui ne semble aucunement dérangé il mène la traque froidement,implacable. Le laissant prendre de l’avance. Elle immobilise l’équidé sur le chemin pavé. Les yeux mi-clos elle attend et ne perçoit rien d’autre que le bruissement du vent dans les feuillages, les crissements des animaux dans les bois, juste les bruits normaux. Au creux de sa conscience nait un sentiment d’agacement, comme lorsqu’on cherche un mot et qu’on l’a sur le bout de la langue mais qu’il nous échappe encore et toujours. Elle secoue la tête pour se changer les idées, oublier ce détail, se concentrer sur la route. Involontairement elle crispe ses mains fines sur les rênes  dévoilant une exaspération croissante.  Son compagnon  n’est plus qu’un forme lointaine presque hors de sa vue. Une nouvelle fois, elle a laissé son attention dévier pour une impression qui n’est probablement qu’une chimère. D’une simple pression des talons son cheval s’élance dans un galop délié et agile dévorant la distance qui la sépare d’Ast en quelques minutes seulement.  Ce court instant de vitesse suffit à calmer son esprit chassant toute trace de dépit, et, lorsqu’elle le rejoint finalement dans le sous-bois c’est parfaitement maitresse d’elle-même qu’elle glisse au bas de sa monture.

    Cachés derrières un arbre, ils contemplent l’entrée de la mine. Les deux lunes sont hautes dans le ciel dévoilant un terrain en apparence exempt de tout danger. Lentement, les deux silhouettes avancent s’infiltrant dans le boyau dont la lueur dansante des flambeaux accentue les ombres au lieu de les effacer. L’air sec et poussiéreux râpe leurs gorges, les asséchant rapidement. Dans la pénombre, deux bandits se devinent. L’elfe des bois sourit saisissant deux flèches dans son carquois, méticuleusement il vise puis lâche ses traits coup sur coup. Chacun d’eux atteignant sa proie la faisant basculer vers l’arrière et chuter dans une cacophonie de corps rebondissant sur la pierre.


    L'entrée de la mine
    ~ Extraits de Vie ~ Screen10

    Alors que les traits mortels s’étirent dans le vide, un frisson désagréable la parcourt. Une autre magie est à l’œuvre en ces lieux. Mais les évènements ne lui permettent  de s’attarder sur cette certitude. Du bas de la grotte quatre individus débouchent vers eux. Elle ferme les yeux ouvrant son esprit à la source éthérée et s’y lie, tissant habillement le fin réseau de runes modulant le flux afin d’en user comme d’une arme à l’encontre de ses ennemis. Vivement la puissance s’accumule dans le dessin de ses doigts habiles, de plus en plus intense jusqu’à ce qu’elle le libère foudroyant d’un éclair sa proie.

    Du moins c’est cela qui aurait du se passer sans l’intervention…

    La haine jaillit, imprévisible, brulante comme la flamme de l’âtre, coulant dans ses veines alors que sa magie se transforme souillée par l’essence nécrotique. Peu importe que l’individu soit de leur côté, peu importe ses intentions il n’aurait du jamais modifier son  œuvre.  Observant les morts à ses pieds, tandis qu’habilement son compagnon découpe et dégage le cœur encore chaud de ceux à qui il a ôté le souffle pour le ranger dans une besace en cuir, elle se penche près de son oreille, quelques mèches  aux nuances d’argent venant jouer contre sa joue, puis lui murmure quelques mots.


    - Un nécromant œuvre ici, non loin de nous. Laisses moi le plaisir de le tuer.
    - Parfait, cela m’arrange je n’ai aucune envie de manger une chair corrompue.

    Prudemment ils reprennent leur progression éliminant les bandits qu’ils croisent  aussi silencieusement que possible. Puis comme elle est venue, la présence nécromantique s’évapore.  Vraiment seuls à présent  ils descendent toujours plus bas vers le centre de la mine, là où se trouve  celui qu’ils sont venus chercher.


    Collée  contre la pierre rêche, elle coule un regard vers le garde en faction devant  la salle voutée.  D’un geste élégant son compagnon étend son bras et dans un silence ouaté la dague de lancé file vers  l’homme.

    Implacable la mort le frappe soudainement, son regard s’écarquille sous l’effet de la blessure et de la surprise alors que ses mains se tendent sur la lame fichée à son cou et dont un flot pourpre s’échappe en vagues bouillonnantes.  Un râle quitte ses lèvres déjà exsangues alors qu’il tombe au sol dans ses derniers soubresauts.

    Le bruit se répercute rebondissant de mur en mur provoquant l’arrivée de cinq individus dont le chef bien reconnaissable. Restant en retrait l’orc commence à incanter.  Précis et parfaitement synchronisé les deux aventuriers entrent en action, ils éliminent chacun l’un des assaillants les plus proches.


    Haletante, elle prend appuie contre le mur, l’épuisement de sa magica la laissant vulnérable. Elle ferme brièvement ses yeux puis  se concentre sur leur ennemi.  Elle trace précipitamment  les motifs  qui affaiblissant sa proie lui permettront de retrouver un peu de force.  Pendant que le sortilège s’actionne la délivrant peu à peu de sa faiblesse l’un des brigands restant la percute de plein fouet l’expulsant violemment sur le sol. Sa dague mal rentrée dans son fourreau se retrouve projeter non loin.  Une souffrance sourde explose  dans son corps alors que le souffle coupé et sonnée elle n’a pas la moindre de chance d’échapper à l’étreinte mortelle de la poigne de son assaillant sur sa gorge.  Sa main droite se tend instinctivement  vers le visage de l’agresseur  visant l’œil, l’ongle de son pouce tentant de percer la cornée. De la gauche, elle essaye dans un réflexe désespéré d’attraper l’arme qui lui a échappé.

    Brusquement il se projette en arrière desserrant sa pression et libérant sa trachée. Elle inspire douloureusement, l’air la brulant vivement alors qu’il s’infiltre dans ses poumons. La haine déforme les traits de l’homme qui d’un mouvement brutal il la gifle sauvagement.  Elle sent le bref craquement de sa chair sous la rossée, le gout métallique du sang inondant son palais et enivrant ses sens. Elle laisse fuser un rire étranglé dévoilant une dentition aux nuances d’ivoire rougeoyant.  Brièvement décontenancé il ne réagit pas lui permettant de planter à nouveau les ongles dans ses yeux et de forcer. Il émet un cri faible quand soudain il bascule sur l’avant. Une vague de pur plaisir la submerge quant elle perçoit la légère crépitation de la chair et que sur ses doigts coulent un liquide visqueux et tiède.  
    Au dessus d’elle le Bosmer lui sourit et lui tend la main pour l’aider à se redresser. Recroquevillé sur lui-même le dernier survivant gémit.  Elle pose son regard pâle sur la pitoyable créature avant d’aller récupérer sa lame. Elle s’agenouille près de lui, lui caresse tendrement le front comme pour l’apaiser avant de la planter tout à coup d’un geste sec en plein dans le cœur jusqu’à la garde. Puis avec une extrême  délicatesse, elle la retire laissant le flot chaud bouillonner de la plaie béante.


    Un charmant présent sera amené au Capitaine ayant offert le contrat en échange des écus promis.
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    Message par Ändrosëa Mar 29 Avr - 17:19


    Le cristal des songes nacrés.
    Un conte Chimer.


    Le soir venu près de l’âtre flamboyant, alors que le vent souffle des promesses lugubres à ceux qui s’égarent, le vieux raconte d’antiques légendes. Il parle d’un savoir atavique qui se transmet au long des temps. Il murmure aux enfants apeurés et fascinés une sagesse ancestrale. La lueur des flammes donne à son visage un aspect prophétique, il semble grandit par la magnificence d’or du brasero. Sa voix rauque s’élève et les mots se forment se déroulant en une histoire qui durant un moment fera oublier le présent en échange d’une pitance.

    Il existe un village en ruine oublié de tous, perdu dans la brume éternelle d’une tempête cendrée. En ce qui fut sa place centrale se trouve un autel de basalte sur lequel repose un cristal d’une pureté sans pareil. Il émane de lui une douce aura et un chant délicat comme une promesse agréable. Tel un fanal dans la nuit il attire les égarés, qui, comme des papillons viennent s’y consumer jusqu’à n’être plus que des ombres desséchées de tout souvenir.

    Écoutez ma litanie, je vais vous conter son histoire. Ce lieu perdu ne le fut pas toujours. Avant, une grande plaine cultivable s’étendait traversée par un ruisseau à l’onde chante. Un ravissant bourg s’y dressait. Pauvres mais libres les habitants menait une existence de labeur honnête. Ils subsistaient grâce à la vente de leurs produits. Cela leur offrait les moyens d’une vie simple. Mais les jeunes rêvent de chimères, rêvent d’ailleurs. Parfois leurs songes prennent tant d’ampleur qu’ils en oublient le réel. Tel était le mal qui rongeait Idicëa. Son monde onirique lui semblait plus précieux que les plaisirs modestes auprès des siens. Son esprit toujours vagabondait parmi les méandres d’un univers qu’elle inventait à sa mesure. Au début  les parents trouvèrent cela charmant, une fille si pleine d’imagination. Puis alors qu’elle grandissait le charme laissa place à l’agacement, l’incompréhension puis le rejet et la honte. Ce qui est pardonnable aux enfants ne l’est plus à une jeune fille en âge de se marier.
    Ayant provoqué un énième incident de par son manque de concentration, son père l’enferma dans une hutte à l’écart du bourg.


    - Tu resteras ici, seule, jusqu’à ce que tu reviennes à la raison. Peut-être que la solitude te fera réfléchir.

    Restée dans le noir, elle s’assit au centre de la petite pièce, au dessus d’elle se trouvait l’unique ouverture de la construction. Son minois tendu vers l’éclat nocturne des deux lunes, des larmes coulant sur ses joues. Personne ne la comprenait, pourquoi cette injustice ? Lentement la tristesse s'effaça, se transformant en colère froide. Elle maudit ces rustres qui ne saisissaient pas la beauté de son monde. Elle hurla sa rage priant qu’on entende sa supplique.

    - Belle enfant, tes rêves sont des perles qui méritent que tous s’y perdent.

    La voix, douce et enjôleuse, paraissait descendre des rayons argentés des astres nocturnes. Subtile comme une caresse, elle enchanta la recluse qui se redressa les yeux brillant d’une lueur fiévreuse vers la forme qui commençait à se dessiner dans l’air. Blanche et éthérée, elle tendit la main vers la rêveuse.

    ~ Extraits de Vie ~ Elves_10

    - Viens, acceptes mon présent et à jamais ils vivront et se soumettront à ce que tu leur offres.
    - C’est tout ce que je désirs … oui je le veux !!

    A peine ces mots prononcés une vibration intense brisa le calme de la nuit, tandis que les cris de la prisonnière résonnèrent, sinistres comme un chant mortuaire. Au dehors explosa le chaos alors que les éléments se déchainèrent dans une violence extrême. Des éclairs zébrant le ciel obscurcit de nuages qui déversaient un déluge d’eau et de grêles. Un vent furieux souffla, hurlant comme une meute de loups en chasse.

    Ce n’est que plusieurs semaines plus tard que les négociants des autres bourgades inquiets de ne plus avoir de nouvelles s’aventurèrent jusqu’au petit patelin pour n’y découvrir que désolation et vestige, nulle trace des habitants. Seul au centre de la dévastation, un cristal nacré laissant échapper un suave murmure. Il est dit que ceux qui touchent cette pierre maudite perdent leur âme à jamais aspirée dans le royaume onirique d’Idicëa. Il se dit aussi que c’est là que se trouvent prisonniers tous les villageois, pour toujours perdu dans le rêve sans fin d’une enfant qui refusait de grandir
    .

    Le silence s’abat sur l’assemblée alors que le vieil homme se retire son histoire achevée. Il n’a plus rien de magnifique à présent, juste un homme âgé qui compte sur sa verve pour se nourrir.
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    Message par Ändrosëa Jeu 1 Mai - 16:24


    Guet de Vulkhel.
    Bien à l’abri des murs épais.


    La porte fermée sur le dehors la dunmer exténuée ferme les yeux et s’accote contre. De longs frissons qu’elle ne peut réprimer la parcourent. Elle reste ainsi un long moment, sans bouger, tentant de ne pas sombrer dans l’inconscience.  Puis par vague la crise s’attenue et la migraine se fait supportable. Lentement elle quitte l’appuie pour se diriger d’un pas incertain vers l’un des sièges près de l’âtre. Transie de froid, elle tend ses mains vers la douce chaleur. Par les volets entrebâillés elle devine les dernières lueurs du jour se fondre dans la nuit profonde. L’heure du repos bien mérité, un sourire froid et sans joie prend naissance sur ses traits fins marqués par un épuisement que bientôt les philtres ne pourront plus cacher.

    Confortablement pelotonner sur le fauteuil moelleux, elle laisse ses pensées dériver aux rythmes sinueux des flammes de la cheminée. Le temps s’écoule, grains de sable par grains de sable. La pièce s’assombrit, seul le feu crépite encore, chassant l’obscurité dans un halo d’or. Le jeu des lumières dessine des ombres et des chimères sur les murs et les objets. D’un geste las elle s’enroule dans l’étole de fourrure puis se saisit de son nécessaire d’écriture, vestiges de sa veillée précédente à cette même place. L’ironie de la situation ne peut que la divertir.


    [Sur l’ouvrage de cuir relié aux pages ivoirines l’écriture se fait déliée et aérienne, la plupart du temps. Parfois elle se brouille comme si la main qui tenait la plume se mettait à trembler.]


    ~ Extraits de Vie ~ Livre-11

    Extrait du journal en lisible.:

    L’aube naissante, trouvera l’elfe noir assise sur le sable au bord de la plage. A ses côtés une fiole vide, sur son visage par touche délicate les traces de fatigue s’atténuent ne laissant que des cernes bistres sous ses yeux.
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    Message par Ändrosëa Sam 14 Juin - 19:31




    Allongée dans la pénombre de la chambre elle tente de trouver le repos. La douleur omniprésente vrille en clef de pourpre sous ses paupières closes. Encore et toujours dans un kaléidoscope lancinant les images de la journée se dessinent inexorablement dans son esprit, rien ne les en chassent. Dans l’air étouffant, surchauffé, elle se tourne et se retourne, les draps satinés collant à son corps moite de transpiration, l’agacement la rend fébrile et nerveuse. Finalement n’y tenant plus elle se redresse dans un mouvement brusque ravivant la souffrance, si elle ne peut fuir autant qu’elle affronte. Elle retient un gémissement ses mains se posant sur la plaie soignée et boursoufflée à son ventre, des perles de sueur goutant sur ses tempes et glissant le long de ses joues comme des larmes.

    Immobile elle attend que les pulsations cessent, puis lentement, elle se lève, fait quelques pas dans la pièce étudiant cette solitude qui devient son habitude. Elle ferme les yeux étend ses bras en croix, bascule sa tête en arrière se laissant envahir par ses démons. Les faibles rayons lunaires à la texture poudreuse, filtrant aux travers des persiennes, offrent un éclairage en nuance de clair obscure jouant sur la peau humide de la Dunmer entre noir et argent scintillant. A ses narines se rappelle la douce effluve des herbes de pavot noir mélangés au sucre lune. Sa gorge se noue alors que le murmure devient hurlement. Elle retient un long sanglot, s’agrippant à un meuble pour retenir sa chute. Sans bouger elle attend longuement que les battements saccadés de son cœur reprennent un rythme normal avant de quitter l’étage.

    Elle descend à pas feutrés les marches la menant au salon puis s’installe sur les coussins moelleux du canapé, ses longs doigts fuselés se tendent vers le narguilé se saisissant de l’embout qu’elle place entre ses lèvres avant de rallumer le foyer. La première bouffée amène dans ses poumons la nocive fumée irradiant son âme de mille lueurs, chacune dévoilant une seconde figée des évènements écoulés dans une précision d’une telle lucidité qu’elle a la sensation de pouvoir les revivre à l’infini.



    Le  souvenir irradie de contrastes entre l’éclatante lumière du début d’après midi et l’obscurité ténue du hall d’entrée. Elle revoit le groupe de la neuvième légion dans la cours, puis la porte de bois qu’elle franchit pour retrouver ceux qui sont devenus sa famille. Le départ de l'auberge, fluide comme de la soie. Quelques mots échangés puis les chevaux dont les muscles noueux vibrent au gré de la course. Les paroles de Selenios flottent encore sur eux.

    ** Nous partons en guerre … guerre … nullement juste .. juste quoi au fait… si j’avais su, pu prévoir …. La mort à une saveur si acre.. jamais ils nous hantent autant que ceux que nous haïssons  d’un amour sans faille. **

    Second souvenir, première bataille. Des loups-Garous, Tinuvaïre les a reconnus d’un seul coup d’œil.

    ** Comment ? **

    Autour d’elle l’air se transforme, l’appel du sang, de la violence. Elle devine leur instinct. Peut-être pas tous mais quand même. Ils bondissent, attaquent, et elle ?


    L’elfe noir s’étire savourant son confort, elle aspire une autre dose, une agréable volupté envahissant ses membres et son être.

    Debout sans bouger alors que les autres se meuvent, elle se nourrit, aspire et goute cette saveur illicite. Cela crépite en elle comme une promesse. Délicatement elle relâche le tissage et le manque devient évident. Le monde reprend sa place et les acteurs entourent les corps sans vie de ceux qui furent leurs ennemis. Mais nulle réponse à leur quête et la traque reprend pour les mener vers la chute, le piège au gout de fiel.

    L’adolescente court vers la tente.


    - Un jour à force d’agir sans réfléchir vous finirez en tas de cendres.

    Prophétie, prémonition alors que ses mots coulent de ses lèvres elle entend le déclique de l’arbalète. Le traquenard se referme sur eux. Juste le temps de comprendre que le monde explose dans une myriade de souffrance sans fin. De son ventre pointe un dard mortel qui draine son flux vital alors qu’elle chute au sol. La douleur reste la seule amie tandis que tout disparait et qu’il chante de plus en plus fort.
    L’odeur du sang l’a rappelle, la tient éveillé. Elle sent en elle couler la magie dorée de la Prêtresse. Le dégout l’envahie mais elle ne peut rien faire.  Fraicheur de l’herbe, odeur de mort, elle regarde le couteau qui se plante dans le cœur de l’Altmer, qui tourne et vrille ôtant la dernière étincelle de vie. Et tout est fini.
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    Message par Ändrosëa Sam 28 Juin - 16:47

    ~ Extraits de Vie ~ A1c98110

    Musique d'ambiance:

    Les Lunes Khajiit

    Demi-vérité, oublis partiels.
    Quand les apparences cachent bien d’autres réalités…


    Allongée dans le sable tiède, la Dunmer écoute le ressac lécher la pointe de ses pieds nus. Ses doigts s’enfoncent lentement entre les grains pour atteindre la fraîcheur humide qui se cache sous la première couche. Dans ce calme apaisant, rassasiée, elle se libère des masques tandis que les lunes se dévoilent. Ici loin de tous, sauf de lui qui la connait si bien, elle peut se permettre de ne plus être autre chose qu’une exilée jouant sa vie comme on lance un pièce en misant quitte ou double.

    Le regard perdu dans le ciel où s’illuminent délicatement les premières étoiles, elle repasse en son esprit les derniers évènements. Elle les vide de toutes émotions pour qu’ils ne soient plus que des faits s’emboitant les uns dans les autres.


    La venue de Selenios à l’auberge du Havre pour demander son aide. La réunion rapide à la guilde des mages puis le départ. Petit groupe disparate et pas forcément solidaire qui s’enfonce le plus discrètement possible dans les ruines antiques. Les escarmouches de plus en plus âpres contre les suivants de la liche... de l’esprit ?

    Un sourire plein d’ironie se dessine délicatement sur les lèvres pleines de l’Elfe noir à ce souvenir.

    Puis la brume prolongement de la créature, obéissant à sa volonté comme une arme. L’espoir qui s’étiole face à la puissance dominante, et la fuite pour tenter de rester sauf. Du moins pour certain d’entre eux. L’un peinait, mal en point, tentant de faire bonne figure.

    Elle se redresse, s’asseyant en tailleur dans l'air frais de la nuit naissante. Elle s’étire longuement, offre sa peau nue à la caresse du vent dans l’espoir de détourner son esprit de la colère froide qui la ronge. Elle soupire, ses yeux pâles se posent sur son voisin qui semble dormir paisiblement et ses pensées reprennent leur cheminement.

    Silence voulu, demi-mesure, vérité partielle, une nouvelle fois elle a suivi le Haut-Elfe et sa petite tribu dévouée. Pendant que les grands pontes se disputaient sur la marche à suivre. Eux sont partis se battre, encore. Et alors que l’acide rongeait la chair, les premières bases prennent consistances. 12 statuettes perdues et une Khajiit apparemment prête à tout pour y mettre la main dessus. Tout cela pour en arriver à ce soir…

    Elle bascule sa tête sur l’arrière, ferme ses paupières et inspire doucement chassant par à coup l’émotion latente qui menace de s’amplifier.

    Les échanges sibyllins entre la Bosmer, le Khajiit manchot et le mage Altmer. La manière dont ils ont voilé les faits les utilisant comme de simples outils.
    Elle se redresse vivement, le sable dessinant des arabesques de cuivre sombre sur son corps couleur de cendre.

    ** Il est grand temps de rentrer et de mettre tout cela au clair. **
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    Message par Ändrosëa Ven 4 Juil - 22:09


    Alors que Les lunes sont sauvées.
    Les blessures d’antan sont ravivées.


    Qu’il est doux de retrouver le lieu qui nous est cher, celui que l’on nomme « chez soi ».

    Après avoir écrit ces mots, la Dunmer redresse son visage, laissant son regard d’un blanc irisé parcourir les environs. Perchée sur le sommet d’une antique colonne, vestige d’une cité en ruine dont ne s’élève du sol que des ossements de pierre, souvenir d’un passé enfouit, elle a une vue imprenable sur le paysage isolé. Du sable, une végétation aride, un vent chaud et sec qui balaye ces vastes étendues désertiques venant parfois glisser dans son épaisse chevelure faisant légèrement tinter les perles la parant.  Elle sourit, se saisit une nouvelle fois de sa plume dont elle humidifie la pointe dans l’encrier.  

    Nous sommes tous rentrés vivants à défaut d’intact. Cette aventure aura dévoilé certaines choses sur nombre d’entre nous. Celles dont la découverte nous fait honneur et d’autres … d’autres … tellement plus froides et implacables. Oui parfois les blessures les plus dangereuses ne sont pas de celles soignables par un guérisseur. Elles s’enfoncent en notre âme plus profondément qu’aucune lame dans la chair.  

    Machinalement, du bout des doigts, elle vient effleurer son visage dessinant le contour pour s’attarder sur le piercing à son menton. Son expression se durcit imperceptiblement alors que lentement en hésitant elle remonte sa main jusqu’à frôler les scarifications dessinant des arabesques sur le haut de ses joues et son front.

    J’aurai pu le tuer en le faisant souffrir, longuement, savamment. C’était si puissant, si plein d’une haine glaciale, presque barbare. Durant quelques secondes j’ai senti mes doigts se planter dans sa fourrure jusqu’à sa chair, arrachant des lambeaux de peau, j’ai entendu ses cris de douleurs. Une autre vision se superposait à cela. Plus ancienne, plus  féroce, plus amer. Une autre grotte, une autre ruine, mes pleurs… la brulure intolérable brisant ma chair, la faisant se fissurer, grésiller …

    Elle s’arrête d’écrire pour observer la page noircie étudiant les changements entre l’écriture du début, ronde, aérienne et délicatement inclinée vers l’avant pour finir en un tracé hachuré, dénaturé, taché d’encre.

    J’aurai pu le tuer, pourtant je ne l’ai pas fait. Alors qu’il déversait sa haine et sa rage  espérant me faire chuter. Oui pour le moment je maintiens l’équilibre, toujours, encore… mais combien de temps. Je dois le calmer… le réduire de nouveau au silence. Un jour… un jour j’en serai incapable.

    Reposant l’ouvrage et la plume, elle s’accote confortablement déballant avec des gestes délicats le narguilé ainsi qu’une trousse contenant plusieurs pots et fioles. Avec soin elle compose le mélange avant de le mettre dans le foyer et de faire bruler le charbon.

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    Message par Ändrosëa Jeu 10 Juil - 19:02


    Amer Eveil.
    Des absences pour une prise de conscience.


    Allongée sous l’abri, encore à demi assoupie elle laisse son esprit tâtonner sur les bords escarpés de l’éveil. Les ultimes lambeaux des songes de la nuit s’étiolent avec la voix qui se fond dans le crépitement de la pluie sur la toile de cuir. Un long frisson la parcourt alors qu’elle s’étire faisant glisser ses bras hors de la fourrure. L’air frais de ce petit matin pluvieux pique délicieusement sa peau, la chair de poule recouvrant rapidement son épiderme. Rien ne bouge, elle savait bien avant de quitter le monde onirique qu’il était déjà parti. Probablement faire un dernier tour près de la grotte. Chassant ses pensées elle se redresse et écarte un des pans maintenant la tente close. Elle s’arrête un instant avant de sortir, son regard parcourt le paysage qui se dévoile au travers la brume légère.

    La pluie cède lentement la place, le vent chasse les nuages restant. Les premiers rayons de soleil offrent une parure vaporeuse d’or pourpré au ciel s’éclaircissant. La plaine, qui descend en pente douce vers la rivière tumultueuse gorgée de l’eau tombée durant les heures nocturnes, scintille légèrement sous la douce luminosité. Au loin la ville de Prime-Ténure n’est qu’une esquisse ombreuse se dessinant à contre jour. Un parfum frais s’élève, saveur de terre meule, d’herbes et de fleurs humides. Elle se laisse envahir par la plénitude du moment, sa perfection.


    **Tout semble si pur, lavé de toute souillure.... enivrant. **


    Le chant d’un oiseau jaillit soudain brisant la fragile harmonie. Le temps brièvement suspendu reprend son écoulement. La Dunmer quitte le couvert de l’alcôve, ses pieds nus foulant le sol détrempé, elle tient serré contre elle une fourrure et des vêtements de rechange. Elle s'avance jusqu’au cours d’eau à pas feutrés, dépose sa charge sur un rocher puis se défait prestement de sa robe avant de plonger. Le froid la saisit vivement comme un étau chassant les dernières traces de sommeil. Une fois lavée, elle ressort et s’enroule grelottante dans la fourrure. Elle sèche son abondante chevelure, puis la coiffe, refaisant les tresses auxquelles elle mêle des perles, nouant de nouvelles plumes à l’aide de rubans dans ses dreads.

    Un délicieux fumé de viande grillée flotte dans les environs lui faisant prendre conscience de la faim vivace qui la tenaille. Rapidement, elle remonte pour trouver le Bosmer affairé devant un feu à préparer le déjeuner. La journée risque d’être longue et dangereuse. Ensembles ils dégustent leur repas avant de se rendre au lieu de rendez-vous.

    Arrivés sur la place, ils n'ont plus qu'à patienter. Assise en tailleur à l’ombre d’un arbre, elle s’affaire à ranger les  plantes récemment cueillies et séchées. Lui, accoté à une colonne, affute ses lames. Ses gestes sont aériens, précis. De ses armes dépendent sa vie et le soin qu’il leur apporte prouve la ferme conscience de cet état de fait.
    Les minutes d’attentes se transforment en heures, le soleil monte haut dans le ciel et personne ne les rejoint. Un sentiment amer l’envahi de plus en plus. Un gout déplaisant dans la bouche. Une sensation qu’elle connait bien. Souvent, trop souvent depuis qu’elle a fui Morrowind elle l’a éprouvé.


    - Ils ne vont pas venir.

    - Je sais. Je crois qu’ils nous ont fait comprendre leur choix. Je vais quand même rentrer au Havre pour voir.

    Il la regarde un long moment, puis hausse les épaules, désinvolte.

    - Fais comme tu veux, je reste ici pour ma part.

    Confortablement installée sur le ponton du navire, elle peut se permettre de réfléchir. La traversée dure suffisamment pour lui laisser tirer les conclusions évidentes.

    ** Tout avait si bien commencé…oui ce matin tout paraissait prometteur… **


    Elle redresse son visage de l'ouvrage sur lequel elle fait courir sa plume et contemple l'horizon. Par nuance un sourire vient affleurer à ses lèvres.

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