Reposant sur un rocher, un journal à la couverture reliée de cuir sombre offre ses pages fanées au vent. Pourtant, nullement abandonné, ni oublié, il attend. A ses côtés une Dunmer étudie le jeu des hasards alors que sous l’effet d’une dernière caresse soufflante l’ouvrage arrête sa danse de papier pour dévoiler un écrit.
**Une écriture élégante, déliée, légèrement penchée, dont l’encre un peu ternie par les ans orne un papier aux nuances ivoirines **
Du ciel ombreux, aux lunes gibbeuses, coule une lueur d’argent pâle avivant les ombres au lieu d’en dévoiler la teneur. Deux silhouettes serpentent et bondissent entre les rochers d’une falaise surplombant le ressac agité d’une mer mouvante. La première, trapue et agile, s’élance presque aérienne dans la périlleuse descente. La seconde, fine et gracile, hésite parfois trébuche, se rattrape miraculeusement, s’arrête pour reprendre l’équilibre et le souffle, puis volontaire, reprend le périple tentant de se maintenir tant bien dans le sillage de celle qui la devance. Au bas accotée à une crique, une petite embarcation attend ballotée par les flots vivaces.
Épuisée, haletante, elle s’écroule dans le sable humide de la minuscule parcelle de terre coincée entre eau et pierres. Ses doigts se crispent dans le sol meule, alors que difficilement elle reprend sa respiration.
- Allez dépêchez vous. L’alerte est donnée, nous n’avons plus le temps de lambiner. Je m’acquitte toujours de mes contrats et si je dois vous trainer par les cheveux pour vous faire bouger je le ferais.
Le ton sec claque comme un fouet sur la forme chétive recroquevillée sur elle-même faisant autant d’effet que la menace. Chancelante, usant ses dernières forces elle se redresse, titube vers la coquille de bois qui leur permettra de prendre le large.
A l’horizon se dessine la frêle esquisse d’un navire. Alors qu’elle se terre épuisée à la proue de la barque. Il s’assied, rabat sa capuche dévoilant ses traits marqués d’aventurier, puis il se saisit des rames. Le temps leur est compté, le bateau ne les attendra plus longtemps, bientôt l’heure du rendez-vous sera dépassée et leur espoir de survivre sera effacé. Le Bosmer lance un regard sur celle qui l’a engagé, une brusque rafale de vent ayant arraché la coiffe masquant son visage et ses cheveux blancs. Il soupire, il sent déjà que ses ennuis sont loin d’être terminés.
**Une écriture élégante, déliée, légèrement penchée, dont l’encre un peu ternie par les ans orne un papier aux nuances ivoirines **
[Extrait du journal d’une errante … ]
- Extrait du journal en plus lisible:
- 13 ième jour du mois d’Ondepluie
Ondepluie… l’onde violente brise le passé, la pluie lave le présent pour dévoiler un possible futur. Vraiment je n’aurai pu choisir meilleur mois pour cela. Quelle amusante contingence.
Un adage dit que les chats ont neuf vies. Combien en ai-je ? Quand les lunes se lèveront celle-ci s’achèvera….
Cette fois il se peut que mes yeux ne puissent voir l’aube sanguine aux milles éclats. Demain sera-t-il le premier jour de ma nouvelle vie ou le premier de mon éternel sommeil ?
Va-t-il me trahir ? L’or achète tout, mais rarement la loyauté. Je n’aurai probablement pas du le payer avant que tout ne soit achevé. Plus rien ne le pousse à présent à mener au terme sa part du contrat nous liant.
Mais Il est trop tard maintenant pour m’en inquiéter, les dés sont jetés rebondissant sur les parois du destin qui roule inexorablement vers son accomplissement. Dans quelques heures la roue du temps se figera peut-être à jamais.
La prochaine fois, s’il y en a une, je m’y prendrais autrement. Espérons que cette erreur ne me soit pas fatale.
- Musique d'ambiance:
Mouvements Ondulatoires Vvardenfell, Tel Farayn, 2E an 572. |
Du ciel ombreux, aux lunes gibbeuses, coule une lueur d’argent pâle avivant les ombres au lieu d’en dévoiler la teneur. Deux silhouettes serpentent et bondissent entre les rochers d’une falaise surplombant le ressac agité d’une mer mouvante. La première, trapue et agile, s’élance presque aérienne dans la périlleuse descente. La seconde, fine et gracile, hésite parfois trébuche, se rattrape miraculeusement, s’arrête pour reprendre l’équilibre et le souffle, puis volontaire, reprend le périple tentant de se maintenir tant bien dans le sillage de celle qui la devance. Au bas accotée à une crique, une petite embarcation attend ballotée par les flots vivaces.
Épuisée, haletante, elle s’écroule dans le sable humide de la minuscule parcelle de terre coincée entre eau et pierres. Ses doigts se crispent dans le sol meule, alors que difficilement elle reprend sa respiration.
- Allez dépêchez vous. L’alerte est donnée, nous n’avons plus le temps de lambiner. Je m’acquitte toujours de mes contrats et si je dois vous trainer par les cheveux pour vous faire bouger je le ferais.
Le ton sec claque comme un fouet sur la forme chétive recroquevillée sur elle-même faisant autant d’effet que la menace. Chancelante, usant ses dernières forces elle se redresse, titube vers la coquille de bois qui leur permettra de prendre le large.
A l’horizon se dessine la frêle esquisse d’un navire. Alors qu’elle se terre épuisée à la proue de la barque. Il s’assied, rabat sa capuche dévoilant ses traits marqués d’aventurier, puis il se saisit des rames. Le temps leur est compté, le bateau ne les attendra plus longtemps, bientôt l’heure du rendez-vous sera dépassée et leur espoir de survivre sera effacé. Le Bosmer lance un regard sur celle qui l’a engagé, une brusque rafale de vent ayant arraché la coiffe masquant son visage et ses cheveux blancs. Il soupire, il sent déjà que ses ennuis sont loin d’être terminés.
Dernière édition par Ändrosëa le Mar 8 Juil - 17:54, édité 1 fois