[Swtor] Whisky Corellien et demoiselle "La corellienne".
(Background personnage : Falko)
(Background personnage : Falko)
- « Madame… soyez la bienvenue au "Karnton Casino", de la famille Karn. Pour toute question, notre service d’hôtesses et nos droïdes de plaisance sont à votre entière disposition. » dit, d’une voix douce, l’hôtesse d’accueil, en adressant un sourire aimable à la cliente qui venait à l’instant de franchir les portes du bâtiment. Cliente qui détailla son interlocutrice d’un regard averti et répondit dans la foulée.
- « Je vous remercie… c’est ma première visite mais je crois pouvoir m’en sortir seule. Y a-t-il autre chose ? »
- « Oui madame. Nous vous informons de l’ouverture récente de notre tout nouveau complexe holo-cinéma, dont vous apprécierez la mise aux normes « audio-visuel CinéAstral THK18.5. Enfin, vous trouverez le plan complet de notre établissement, à l’entrée de chaque salle. »
- « Bien, j’y ferai certainement un tour… merci bien. » tentant de couper court, n’ayant apparemment pas le désir d’être aidée.
- « N’hésitez pas à vous adresser à notre personnel, si vous avez la moindre question. Je vous souhaite de passer un agréable moment parmi nous. »
La femme quitta l’hôtesse pour s’avancer dans l’immense hall d’accueil, où le faste rivalisait avec la technologie de pointe, dans un ensemble d’un goût très sûr, et rien ne venait heurter le regard. Elle fit quelques pas, un peu hésitants, ne sachant trop vers où aller. Il y avait, au centre du hall, une fontaine imposante, au-dessus de laquelle, tournait sur elle-même, une projection holographique en trois dimensions, de tout l’immeuble, détaillé étage par étage. Elle s’en approcha, et apercevant les consoles qui se trouvaient, précisons le, magnifiquement incorporées au marbre de la fontaine, elle appuya au hasard sur le titre "Salle de Jeu". D’un coup, comme arrachés de la projection, trois des étages s’extirpèrent pour arriver à sa portée. Dupliqués, serait un terme plus exact, car bien qu’ayant donné l’impression d’être extrait de la projection globale, ils n’en disparurent par pour autant. Les trois étages superposés devant les yeux de la femme, se séparèrent pour mieux s’étaler devant elle. Ils s’agrandirent d’eux même, de sorte qu’elle pu voir avec précision, la composition de chacun de ces trois étages, apparemment entièrement consacrés aux jeux. Abaissant son regard sur l’écran de contrôle, elle pu apercevoir plusieurs menus lui être proposés pour découvrir les différentes activités des salles avec davantage de précisions. Elle continua dans sa lancé afin de s’informer plus avant des jeux proposés, qui lui furent expliqués à grand renfort de projections d’images et textes holographiques. Une fois fixée, elle se dirigea tout droit vers les ascenseurs, de façon très naturelle, comme si elle avait toujours su où les trouver.
Silkia, ainsi qu’elle se nommait, se regarda dans les grands miroirs qui couvraient les parois de l’ascenseur où elle se trouvait à présent. Lorsqu’elle entendit le fameux avertisseur sonore qui l’informait qu’elle était arrivée, elle venait à peine, d’achever de se repoudrer, et ajusta une dernière fois sa robe avant de sortir. Un pas dehors et elle avisa du regard le petit vestibule. Au sol, il y avait une moquette rouge, clairsemée de quelques motifs élégants, légèrement en relief. Elle était très agréable à fouler, ni trop épaisse, ni trop fine. De quoi amortir et étouffer, un peu, le bruit des pas. Les murs étaient de marbre blanc, et des colonnes, où celui-ci était alors rosé, encadraient les différentes portes. Quelques clients étaient là, à fumer cigares et cigarettes, un verre à la main. La fumée qu’ils expiraient, s’élevait lentement en volutes, à peine traversées par la lumière tamisée, sans jamais atteindre vraiment le plafond orné de superbes moulures.
Silkia savait qu’elle était belle et ne se privait pas de le montrer. Et les regards qu’elle attirait, sur elle, lui arrachaient des sourires satisfaits. Et cette fois-ci encore, elle capta les regards lancés en coin, des fumeurs du vestibule. C’est donc en avançant, le port droit, avec un déhanchement, un peu exagéré, qu’elle passa devant eux pour aller jusqu’à la salle du jeu. Elle fit mine de les ignorer et détourna même le regard, avec distance, lorsqu’elle croisa, par inadvertance, celui de l’un des hommes, au regard sans ambiguïté de l’effet qu’elle lui faisait.
La salle de jeu était à l’image de ce qu’on pouvait attendre d’un palace classé. Coronet n’avait rien à envier à Coruscant. L’argent, sur Corellia, se brassait en milliards de crédits et le luxe s’y était fait une place de choix. La famille Karn avait su tirer son épingle du jeu et leur casino était réputé pour être l’un des plus luxueux de la mégapole. La majorité de la clientèle était faite de gens fortunés, mais on trouvait, aussi, des joueurs plus modestes qui n’avaient pas davantage de regret à venir se ruiner dans la joie et l’ivresse. Ivresse sévèrement encadrée par un service de sécurité très efficace. Bien entendu, on ne gérait pas exactement tous les clients de la même façon et c’est pourquoi, le service d’hôtesse était tout aussi efficace et bien plus diplomate, pour les clients, aux comptes bien remplis, qu’on avait le moins envie de voir vexés.
Elle sembla hésiter et l’une des fameuses hôtesses, vint aussitôt la prendre en main, pour lui proposer son aide. Un peu méfiante sur l’instant, elle céda finalement, étant quelque peu perdue et se fit conseiller une table de Pazaak, jusqu’où on la guida. La salle n’était pas bien grande. En réalité, elles étaient toutes, de petite taille et en enfilade. C’était, avait expliqué l’hôtesse, propre aux salles des jeux de cartes. Il fallait que les clients puissent s’entendre et se concentrer. L’atmosphère y était feutrée. Elles traversèrent, ensemble, trois salles avant d’arriver à destination. Chaque salle était aménagées à l’identique. Au centre, on trouvait les tables de roulettes ou de craps. Puis venaient les tables de Pazaak ou de Sabaac. Enfin, le pourtour de chaque salle était agrémenté de fauteuil club et autres canapés en cuir, entourant de petites tables basses, où les joueurs allaient se reposer et faire une pause autour d’un énième verre et fumer du tabac, baigné dans une lumière tamisée.
Avant de s’asseoir à la table où l’hôtesse l’avait conduite, elle jeta un regard autour d’elle. Il était vingt deux heures passées et l’ambiance battait son plein. A la table voisine, les sommes en jeu frôlait une insolente indécence. Elle croisa ensuite, le regard d’un homme, vautré dans un club, les pieds sur la table, où trônait une bouteille, déjà bien entamée, de whisky corellien 12 ans d’âge. L’homme tenait, dans une main, son verre, dans l’autre le bouchon qu’il lançait à répétition, comme pour chasser le temps. Silkia le trouva à son goût et s’attarda un peu sur lui. Bel homme, barbe de trois jours, habit sobre, sans classe mais propre et bien coupé. Il était grand, elle pouvait en juger alors qu’il était ainsi affalé de tout son long. Apparemment il avait du être seul sur la bouteille, mais n’en paraissait pas pour autant éméché, mais plutôt fatigué. Elle se fit la remarque que c’était plutôt une bonne chose, car elle était à côté et il était bâti comme l’un de ces gardes du corps qu’on voit auprès des personnalités.
- « Madame ? Madame… !? »
L’esprit de Silkia qui s’était un peu égaré fut ramené à la réalité par les appels, courtois mais pressant du croupier.
- « Oui.. ? Qu’y a-t-il ? »
- « Pouvons-nous commencer ? » lui demanda t il.
- « Oh… oui… bien sûr… » elle croisa le regard de ses compagnons de jeu et de circonstance, auxquels elle adressa un sourire navré.
Elle oublia bien vite l’homme à la bouteille de whisky pour plonger dans la partie où elle se vit d’abord perdre près de deux cents vingt crédits. Elle fulminait intérieurement de se faire plumer ainsi, et soupçonnait son voisin de tricher, bien que sachant pertinemment que c’était tout bonnement impossible. Mais cela la rassurait de se dire que ce n’était pas complètement du à la malchance et finalement, à elle-même. Pourtant sa mauvaise humeur fit un bond supplémentaire lorsqu’on l’a bouscula brusquement. Elle tourna son regard en sentant un poids contre elle. Elle craignait un instant que ce soit l’homme au whisky. Peut-être était il finalement très éméché et allait-il commencer à s’agiter. Elle sentit quelque chose d’humide dans son cou et une main, transpirante et grasse, se poser sur sa chute de rein dénudée.
- « Oh, mais ça ne va pas vous !? » lança t elle, furieuse en se retournant d’un coup sec pour se dégager. Cela la fit glisser de son tabouret et Silkia se rattrapa de justesse à son voisin. Elle aperçu enfin celui qui l’agressait ainsi. C’était l’un des hommes du vestibule, le gros fumeur de cigare. Ses yeux étaient humides, son teint pâle et sa peau luisait de sueur. Il sentait fort l’alcool et la transpiration, ce qui lui provoqua un haut le cœur. Silkia se redressa, elle était à une longueur de bras de l’homme qui, chancelant, s’était accoudé à la table de jeu.
- « Bah quoi ma jolie… » prononça t il avec cet accent des gens saouls qui les fait s'appesantir sur la prononciation des syllabes. « Tout… tout à l’heure, tu faisais pas tant de chichi… heinnnn !? Quand on veut jo…. » il réfréna visiblement une secousse dans sa gorge qui s’apprêtait à le faire vomir. Silkia en devint pâle. « Quand on veut jouer… les allumeuses… il faut aaa….assumer ! » il rota.
- « Je ne vous permets pas ! Sale porc ! » Elle le gifla de toutes ses forces et l’homme, qui perdit l’équilibre, ne dut sa chance qu’au bracelet qu’il portait au poignet, resté accroché sur le bord de la table, qui lui évita de se retrouver au sol. Il rugit alors et se redressa, tant bien que mal et de façon en tout cas, tout à fait navrante, tant il était ivre. Il tituba et coinça la femme contre la table. Il la saisit au cou et leva son poing. Silkia ferma les yeux en levant ses bras pour se protéger. Son dernier regard était terrorisé et on la sentit presque fondre sur elle-même. Elle s’apprêtait à recevoir le coup et cru ressentir, par avance, la douleur. Un claquement sec et bruyant figea la salle dans le silence, rapidement rompu par un second bruit, plus sourd, comme celui qu’aurait provoqué un grand sac de cuir très lourd qu’on aurait jeté au sol. Le second bruit fut accompagné, presque immédiatement d’un hurlement de douleur qu’on pensa, ne jamais s’arrêter.
Lorsque Silkia rouvrit les yeux, elle vit le « porc » au sol. Il était sur le ventre, sa mâchoire baignant dans une petite flaque de sang qui s’échappait de sa bouche. Il gémissait. Son bras droit était disloqué. Un genou appuyait encore sur sa nuque et un autre, sur ses reins. C’était l’homme au whisky, qui se trouvait sur lui. Il l’immobilisait en lui tenant l’autre bras, remonté jusqu’au milieu du dos. Elle se sentit défaillir et trouva son salut dans les bras du croupier qui avait fait le tour de la table pour venir à son aide. Un peu tard, mais l’intention était là. L’homme au whisky se releva en voyant le service de sécurité accourir vers la scène. Tout s’était passé si vite, que malgré leur réactivité reconnue, ils ne purent agir à temps. Ils s’emparèrent de l’agresseur qui ne fit pas même mine de vouloir leur résister. En était-il seulement capable ? Il cria de douleur, lorsqu’on le saisit par-dessous les épaules. Il fut emmené sans plus de façon et une petite troupe du personnel du casino, vint immédiatement rassurer les invités, à commencer par Silkia, qui avait repris connaissance. Elle était choquée et fut emmenée par une équipe médicale, dans la foulée.
Elle dut se dire, étant emmenée, qu’elle n’avait pas eu le temps de remercier l’homme au whisky. Non, son esprit était trop secoué pour cela. Plus tard, après avoir recouvrée ses facultés, elle aurait regrettée, peut-être. De toute façon, l’homme au whisky, comme elle l’avait appelé dans sa tête, n’attendait pas vraiment quoi que ce soit. La sécurité n’avait pas prêté attention à lui, déjà au courant qu’ils étaient de tout le déroulement de la scène, grâce aux caméras de surveillance. Lui, était allé se rasseoir dans son fauteuil club et avait reposé ses pieds sur la table. Ses yeux s’étaient fermés, comme s’il avait l’intention de piquer un roupillon, là, dans la salle de jeu, pas perturbé outre mesure par ce qui s’était passé il y a, à peine, un instant.
Ce fut une voix qui lui fit rouvrir les yeux et relever la tête. Une voix sensuelle et douce, quoi que marquée d’une certaine autorité ; autant que la femme, à qui elle appartenait, était belle et désirable. Il pencha la tête sur le côté pour mieux la regarder. Les traits de son visage, étaient fins et dessinaient de façon harmonieuse, des pommettes saillantes qui marquaient un peu plus son sourire radieux. Elle avait les yeux, d’un de ces bleus qu’on ne voit que sur les glaciers. Une couleur étrange et éclatante, qui lui donnait un regard limpide et perçant. Un regard qui semblait s’amuser de tout et ne se fâcher de rien, mais qu’on imaginait fort bien devenir aussi glacial qu’un iceberg. Ses sourcils, surlignaient très subtilement ses yeux et s’effaçaient doucement au surplomb de l’arrête de son nez. Un nez très mignon d'ailleurs. Et que dire de sa bouche ? Ses lèvres étaient pulpeuses, juste ce qu’il fallait et les contours bien dessinés par un rouge à lèvre couleur rubis. Son joli menton, soulignait le tout de façon très agréable, si bien qu’on eu envie de lui relever le visage en y passant deux doigts dessous, pour l’embrasser. Sa chevelure ondula légèrement lorsqu’elle fit un pas supplémentaire pour s’approcher de lui. Une crinière serait plus exact, une crinière de jais, longue et bien coiffée, avec une coloration argentée sur les mèches qui entouraient son visage.
Il toussota légèrement, puis lança, « ...Bonsoir… vous disiez ? » Lorsqu’elle avança encore un peu, il perçu le froissement léger de la soie de sa robe. Une robe teintée d’un bleu profond, aux coutures stylisées qui dessinaient mieux encore ses atours, et collait parfaitement à ses formes généreuses, pour mieux les sublimer et rendre jalouses, toutes les femmes de Coronet. Elle avait un déhanchement léger, ni forcé, ni vulgaire. Au contraire, il était naturellement félin et d’une sensualité à faire frémir. Lorsqu’il entendit le bruit si particulier des talons qui, même sur la moquette réussissait à se faire entendre, il en frémit et ne pu s’empêcher de regarder ses pieds. Elle portait des chaussures à talons hauts, dont les boucles semblaient être en or blanc, serties d’une multitude de petits saphirs.
Il releva son regard vers son visage souriant. « Bonsoir… je vous demandais votre nom. » lui répéta t elle. Une autre qu’elle n’aurait probablement pas insisté et se serait dit que l’homme avait trop bu et qu’on ne pouvait rien en tirer
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- « Mon nom ? J’ai payé mes verres et je n’ai pas de notes supplémentaires. » dit-il, en se renfonçant dans son siège. Elle se permit un rire fin qu’elle interrompit bien vite avec un sourire.
- «C’était joli ce que vous avez fait… Certains ne savent vraiment pas se tenir.» Le complimentant, certainement dans l’espoir de créer une première accroche, alors qu’il ressemblait, dans l’instant, davantage à un boma renfrogné qu’à un homme civilisé.
- « Ca arrive… ouais... souvent même. Avec ce qu’il a bu, il n’est pas prêt d’être essoré.» Il s’étira en se cabrant dans son fauteuil.
- « Le moins souvent possible, c’est le mieux… » dit-elle en détaillant l’homme. Elle resta un moment à le parcourir du regard, probablement pour se faire une idée de la sorte d’homme qu’il était. Et moins, d’ailleurs pour s’adapter et lui plaire, que pour savoir à qui elle avait à faire.
- « Bon… c’est gentil d’être passé, mais j’aime mieux rester seul… j’ai pas besoin de compagnie.»
- « Ne voulez-vous, vraiment pas, me dire votre nom ? » demanda t-elle avec un sourire, en faisant mine de ne pas avoir entendu ce qu’il venait de lui dire.
- « Falko… si ça peut vous faire plaisir. » il soupira, résigné, car il savait qu'elle n'allait pas le lâcher ainsi, maintenant qu'il avait répondu, «…et je suppose que vous buvez quelque chose…» finit-il par lui dire.
- « Avec plaisir… Et vous ne jouez pas, monsieur Falko ? » demanda t elle, curieuse.
- « Jamais… je préfère éviter d’être plumé comme un pigeon. Commandez donc… je paye ma tournée … enfin, pour vous seule…» balayant la salle d’un regard à demi inquiet qu’on ait pu l’entendre annoncer cela trop fort.
Elle appuya sur la touche tactile d’un bracelet en céramique noir, orné de fil d’or entrelacés et immédiatement, une droïde serveuse s’approcha d’eux ; « Je prendrai un Demoiselle, rosé, "La Corellienne"...»
La droïde interrogea alors ; « Une bouteille, madame ? »
- « Bien sûr… monsieur paye… j’en profite. » Confirma t-elle. Falko manqua de s’étouffer avec son whisky. Et la droïde serveuse, de partir, aussi vite qu’elle était arrivée, pour s’acquitter de sa tâche, sans attendre l'approbation de ce dernier.
- « Et bah, vous n’vous embêtez pas… j’parlais d’un verre, pas de me ruiner… » ronchonna t il.
- « Vous n’avez pas précisé… mais je peux annuler, si vous le désirez… et pour quelqu'un qui boit une bouteille de Whisky Corellien, seul, c'est amusant.» dit-elle avec un sourire charmeur.
- « Laissez donc… maintenant que c’est fait… j’vais éviter de passer pour un grippe-sous… de toute façon, un peu moins, maintenant, ça ne fait plus tant de différence… » Falko semblait dépité et largement résigné et leva les yeux au ciel.
- «Cela fait un moment que vous êtes assis là, m’a-t-on dit. » Lui lança t-elle.
- « Ouais… c’est bien possible. Je ne regarde pas l’heure qui tourne. Un rendez vous manqué.»
Elle l'interrogea d'un air curieux ; « Une femme ? »
- « Non… professionnel. Mais c’est manqué. Tant pis… alors je profite. » lui répondit-il, avare de paroles.
- « Vous n’aimez pas vous étendre, dirait-on. » lui fit-elle remarquer en prenant place dans le club à côté de lui. Elle avait une façon de se tenir, qu’on croit exister seulement dans les films. Distinguée, fière et sensuelle à la fois. Elle se tourna d’un geste mesuré, vers la droïde serveuse, de retour avec la bouteille de champagne. Elle lui fit un geste pour lui donner l’ordre de servir les coupes. Puis, les prit elle-même, sur le plateau et en tendit une à l’homme. « Falko, donc… tenez, je vous prie, trinquons ensemble et profitez de votre bouteille. Et je vous remercie pour votre invitation.»
Il soupira et saisit la coupe pour trinquer avec la femme et il goûta ; « Pas mauvais… remarquez qu’il peut l’être… à trois cents crédits. Et à ce propos, la grande cuvée, extra brut, est bien, aussi… et ce n’est pas une invitation pour la commander»
- « Connaisseur ? » interrogea t-elle, en cachant sa surprise.
- « Disons que ça m’est arrivé d’en boire… »
- « Vous avez dit ne pas jouer… mais puis-je me permettre d’essayer de vous faire changer d’avis ? On ne perd pas toujours, savez vous ? » dit elle avec un sourire charmeur.
- « J’n'ai pas d’argent à perdre… et vous venez de me faire claquer ce qu’il me restait. Même pas sûr d’avoir de quoi payer ce soir… j’vais devoir ouvrir une note… c’est bien ce que j’espérais éviter justement…»
- « Et bien… laissez moi jouer et vous n’en perdrez pas. Combien avez-vous sur vous ? »
- « Vous êtes du genre têtue… j’compte pas jeter mon fric par la fenêtre. Comme j’viens de vous le dire, je vais déjà devoir ouvrir une note à ce casino. » affirma Falko d’un ton blasé.
- « Je vous jure que vous ne perdrez pas. Faites moi confiance, je vous prie. Dites-moi combien vous avez sur vous… voulez vous bien ? » insista la femme.
- « J’ai cinquante crédits… et c’est toujours non. » rétorqua t il, sèchement.
- « Je vous propose quelque chose… prêtez-moi, vos cinquante crédits et je vous en fais gagner le double. Sinon, je vous le rendrai de ma poche. Comme ça, si je gagne, cela reste votre argent et si je perds, vous ne perdrez rien. »
Falko soupira et la regarda en silence quelques instants. Puis, peut-être sous les effets de l’alcool, peut-être pour s’en débarrasser plus vite, il finit par accepter. Elle le traîna jusqu’à une table de Sabaac, où ils s’assirent tous les deux, avec d’autres joueurs. A contre cœur, il prit dans sa poche, la dernière plaquette de crédit qu’il lui restait. Une plaquette de cinquante, qu’il lui glissa sur le rebord de la table, en tendant à nouveau son verre, pour que la droïde serveuse le remplisse. Tant qu’à faire, s’il fallait attendre et perdre, autant que ce ne soit pas complètement gâché. Il regarda la partie se dérouler. Il garda le silence, observant le visage des joueurs, dont celui de la femme, dont les yeux pétillaient de plaisir et de malice alors qu’elle jouait. Elle devait être grande joueuse, peut-être croupière, car elle gagna rapidement le double de la mise et continua la partie.
- « Alors, monsieur Falko, que faites-vous dans la vie ? » lança t elle en passant son tour.
- « Rien de bien important… ou plutôt, pas grand-chose en ce moment. » répondit-il d’un ton las et un peu méfiant.
- « Vous reprendrez bien un peu de champagne ? » Avant qu’il n’ait pu répondre, elle fit un signe à la droïde qui resservit une troisième coupe à Falko. Elle allait bientôt arriver à 800 crédits et Falko plissa du regard, incrédule. L’idée qu’elle trichait lui traversa l’esprit, mais tout comme Silkia se l’était dit avant lui, il était quasiment impossible que ce fut le cas. Les caméras, le regard des croupiers et de leurs assistants, les systèmes de surveillance et de calculs anti-triche, étaient trop de barrière à franchir, pour qu’on ne finisse pas, par s’en rendre compte. Et tout était calme, la partie se poursuivait sans que rien ne vint la troubler, sinon lui-même. Alors que la femme faisait signe à la droïde serveuse de lui resservir une autre coupe, Falko se releva et s’écarta de son siège.
- « Bon… c’est pas tout ça, mais je vais y aller… » dit-il, soudainement tendu.
- « Un problème ? » dit elle, étonnée.
- « Ouais… j’vois bien votre petite manège ma jolie… Sous couvert de m’amuser gentiment… et c’est très sympathique, j’le reconnais volontiers… vous me faites boire et va v’nir un moment où vous aller me dire de jouer moi-même et je risque bien de ne plus savoir ce que je fais et de m’y tenter bêtement. »
- « Non, non, détromp… » il la coupa avant qu’elle put finir.
- « Ecoutez, vous avez été adorable… j’vous remercie… c’était très sympa, les bulles étaient bonnes et vous jouez bien. Alors arrêtons là, avant que je ne vous en veuille. » Il prit, sur la table, l’argent qu’elle avait gagné. Mille crédits, tout rond. Il recompta rapidement et la regarda un peu surpris, qui lui adressait un sourire pas peu fière. « Ok… vous êtes très douée… c’est tant mieux pour vous. Alors voilà… trois cents crédits pour le champagne… » il empila des jetons de cinquante devant elle, et poursuivit, « Ca se sont mes 100 crédits… les cinquante que je vous ai prêté et les cinquante que vous m’aviez juré de me faire gagner… » qu’il glissa dans sa poche. Ensuite, il s’approcha un peu plus d’elle et se saisit d’un jeton de cinq cents crédits, et un autre de cent, qu’il glissa, sans pudeur, entre le tissu de sa robe et la peau de son sein gauche. « Ca, c’est pour vous… comme ça, j’vous dois rien et puis ça arrondira votre fin de mois… allez, bonne continuation ma belle ! » Et il partit, sans rien dire, laissant la femme, complètement prise au dépourvue. Elle resta là, coite, son visage exprimant l’effarement. Falko emprunta le premier ascenseur qui s’ouvrit à lui pour arriver au rez-de-chaussée. Pas encore tout à fait sûr d’avoir échappé aux griffes tentatrices de la "Pousse au vice" du jeu d’argent, ainsi qu’il l’avait nommé dans sa tête, il accéléra le pas pour sortir au plus vite du bâtiment lui-même. Trop pressé, il en oublia même d’aller échanger ses jetons au guichet. Une autre fois, peut-être, s’il osait remettre les pieds dans ce casino, sans craindre d’être alpagué de nouveau.
Il hésita à prendre un taxi et préféra, finalement, marcher pour se changer les idées et se réveiller un peu. Les brumes de l’alcool, obscurcissaient un peu trop son esprit à son goût, et il lui semblait opportun de les laisser s’échapper de sa tête, au gré de ses pas. Le vent soufflait et il ne faisait pas bien chaud ce soir là. Minuit avait déjà sonné depuis deux heures et les rues étaient désertes. Seuls, dans le ciel, l’activité incessantes des air-speeder et des tramways, rappelait qu’une ville comme Coronet, ne dort jamais vraiment. Il traversa deux rues, d’immenses avenues plus exactement. En pleine journée, il était pratiquement impossible d’apercevoir le soleil, tant les gratte-ciel obstruaient la vue de toute part. Les larges trottoirs à l’allure accueillante et confortable en journée, donnait, la nuit, l’impression d’être parfaitement à découvert. Ca et là, des abris pour les transports en commun, dissimulait dans leur ombre, quelque animal des villes qui allait y passer la nuit. C’était propre, trop propre. Il était nerveux dans ces moments là. Sa main droite se crispait et se détendait au rythme de ses pas, jamais bien loin du pistolet blaster, enfoncé dans le holster accroché à sa ceinture. Un pistolet "PHP-09", pour Plasma Heavy Pistol modèle 09, des usines d’armement "ArmaTech Pro Corporation", dont il était très fier. Un petit bijou d’électromécanique à système d’absorption de recul magnétique. Le genre de jouet pour professionnel averti, qui selon Falko, vous faisait un trou, dans une paroi de duracier d’un millimètre d’épaisseur, et arrachait, même, des éclats sur du permabéton. Etaient-ce les exagérations courantes des militaires fiers de leurs armes comme de leurs femmes, ou la réalité ? La question n’était pas vraiment là, il en était fier et c’était ça le plus important.
Dernière édition par Liam Faol le Mar 28 Jan - 23:17, édité 7 fois