The Elder Scrolls Online - Roleplay

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    [SWTOR] Whisky Corellien et demoiselle "La corellienne".

    Liam Faol
    Liam Faol


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    Message par Liam Faol Lun 27 Jan - 23:40

    [Swtor] Whisky Corellien et demoiselle "La corellienne".
    (Background personnage : Falko)


    - « Madame… soyez la bienvenue au "Karnton Casino", de la famille Karn.  Pour toute question, notre service d’hôtesses et nos droïdes de plaisance sont à votre entière disposition. »  dit, d’une voix douce, l’hôtesse d’accueil, en adressant un sourire aimable à la cliente qui venait à l’instant de franchir les portes du bâtiment. Cliente qui détailla son interlocutrice d’un regard averti et répondit dans la foulée.

    - « Je vous remercie… c’est ma première visite mais je crois pouvoir m’en sortir seule. Y a-t-il autre chose ? »

    - « Oui madame. Nous vous informons de l’ouverture récente de notre tout nouveau complexe holo-cinéma, dont vous apprécierez la mise aux normes « audio-visuel CinéAstral THK18.5. Enfin, vous trouverez le plan complet de notre établissement, à l’entrée de chaque salle. »

    - « Bien, j’y ferai certainement un tour… merci bien. »
    tentant de couper court, n’ayant apparemment pas le désir d’être aidée.

    - « N’hésitez pas à vous adresser à notre personnel, si vous avez la moindre question. Je vous souhaite de passer un agréable moment parmi nous. »

    La femme quitta l’hôtesse pour s’avancer dans l’immense hall d’accueil, où le faste rivalisait avec la technologie de pointe, dans un ensemble d’un goût très sûr, et rien ne venait heurter le regard. Elle fit quelques pas, un peu hésitants, ne sachant trop vers où aller. Il y avait, au centre du hall, une fontaine imposante, au-dessus de laquelle, tournait sur elle-même, une projection holographique en trois dimensions, de tout l’immeuble, détaillé étage par étage. Elle s’en approcha, et apercevant les consoles qui se trouvaient, précisons le, magnifiquement incorporées au marbre de la fontaine, elle appuya au hasard sur le titre "Salle de Jeu". D’un coup, comme arrachés de la projection, trois des étages s’extirpèrent pour arriver à sa portée. Dupliqués, serait un terme plus exact, car bien qu’ayant donné l’impression d’être extrait de la projection globale, ils n’en disparurent par pour autant. Les trois étages superposés devant les yeux de la femme, se séparèrent pour mieux s’étaler devant elle. Ils s’agrandirent d’eux même, de sorte qu’elle pu voir avec précision, la composition de chacun de ces trois étages, apparemment entièrement consacrés aux jeux. Abaissant son regard sur l’écran de contrôle, elle pu apercevoir plusieurs menus lui être proposés pour découvrir les différentes activités des salles avec davantage de précisions. Elle continua dans sa lancé afin de s’informer plus avant des jeux proposés, qui lui furent expliqués à grand renfort de projections d’images et textes holographiques. Une fois fixée, elle se dirigea tout droit vers les ascenseurs, de façon très naturelle, comme si elle avait toujours su où les trouver.

    Silkia, ainsi qu’elle se nommait, se regarda dans les grands miroirs qui couvraient les parois de l’ascenseur où elle se trouvait à présent. Lorsqu’elle entendit le fameux avertisseur sonore qui l’informait qu’elle était arrivée, elle venait à peine, d’achever de se repoudrer, et ajusta une dernière fois sa robe avant de sortir. Un pas dehors et elle avisa du regard le petit vestibule. Au sol, il y avait une moquette rouge, clairsemée de quelques motifs élégants, légèrement en relief. Elle était très agréable à fouler, ni trop épaisse, ni trop fine. De quoi amortir et étouffer, un peu, le bruit des pas. Les murs étaient de marbre blanc, et des colonnes, où celui-ci était alors rosé, encadraient les différentes portes. Quelques clients étaient là, à fumer cigares et cigarettes, un verre à la main. La fumée qu’ils expiraient, s’élevait lentement en volutes, à peine traversées par la lumière tamisée, sans jamais atteindre vraiment le plafond orné de superbes moulures.

    Silkia savait qu’elle était belle et ne se privait pas de le montrer. Et les regards qu’elle attirait, sur elle, lui arrachaient des sourires satisfaits. Et cette fois-ci encore, elle capta les regards lancés en coin, des fumeurs du vestibule. C’est donc en avançant, le port droit, avec un déhanchement, un peu exagéré, qu’elle passa devant eux pour aller jusqu’à la salle du jeu. Elle fit mine de les ignorer et détourna même le regard, avec distance, lorsqu’elle croisa, par inadvertance, celui de l’un des hommes, au regard sans ambiguïté de l’effet qu’elle lui faisait.

    La salle de jeu était à l’image de ce qu’on pouvait attendre d’un palace classé. Coronet n’avait rien à envier à Coruscant. L’argent, sur Corellia, se brassait en milliards de crédits et le luxe s’y était fait une place de choix. La famille Karn avait su tirer son épingle du jeu et leur casino était réputé pour être l’un des plus luxueux de la mégapole. La majorité de la clientèle était faite de gens fortunés, mais on trouvait, aussi, des joueurs plus modestes qui n’avaient pas davantage de regret à venir se ruiner dans la joie et l’ivresse. Ivresse sévèrement encadrée par un service de sécurité très efficace. Bien entendu, on ne gérait pas exactement tous les clients de la même façon et c’est pourquoi, le service d’hôtesse était tout aussi efficace et bien plus diplomate, pour les clients, aux comptes bien remplis, qu’on avait le moins envie de voir vexés.

    Elle sembla hésiter et l’une des fameuses hôtesses, vint aussitôt la prendre en main, pour lui proposer son aide. Un peu méfiante sur l’instant, elle céda finalement, étant quelque peu perdue et se fit conseiller une table de Pazaak, jusqu’où on la guida. La salle n’était pas bien grande. En réalité, elles étaient toutes, de petite taille et en enfilade. C’était, avait expliqué l’hôtesse, propre aux salles des jeux de cartes. Il fallait que les clients puissent s’entendre et se concentrer. L’atmosphère y était feutrée. Elles traversèrent, ensemble, trois salles avant d’arriver à destination. Chaque salle était  aménagées à l’identique. Au centre, on trouvait les tables de roulettes ou de craps. Puis venaient les tables de Pazaak ou de Sabaac. Enfin, le pourtour de chaque salle était agrémenté de fauteuil club et autres canapés en cuir, entourant de petites tables basses, où les joueurs allaient se reposer et faire une pause autour d’un énième verre et fumer du tabac, baigné dans une lumière tamisée.

    Avant de s’asseoir à la table où l’hôtesse l’avait conduite, elle jeta un regard autour d’elle. Il était vingt deux heures passées et l’ambiance battait son plein. A la table voisine, les sommes en jeu frôlait une insolente indécence. Elle croisa ensuite, le regard d’un homme, vautré dans un club, les pieds sur la table, où trônait une bouteille, déjà bien entamée, de whisky corellien 12 ans d’âge. L’homme tenait, dans une main, son verre, dans l’autre le bouchon qu’il lançait à répétition, comme pour chasser le temps. Silkia le trouva à son goût et s’attarda un peu sur lui. Bel homme, barbe de trois jours, habit sobre, sans classe mais propre et bien coupé. Il était grand, elle pouvait en juger alors qu’il était ainsi affalé de tout son long. Apparemment il avait du être seul sur la bouteille, mais n’en paraissait pas pour autant éméché, mais plutôt fatigué. Elle se fit la remarque que c’était plutôt une bonne chose, car elle était à côté et il était bâti comme l’un de ces gardes du corps qu’on voit auprès des personnalités.

    - « Madame ? Madame… !? »  

    L’esprit de Silkia qui s’était un peu égaré fut ramené à la réalité par les appels, courtois mais pressant du croupier.

    - « Oui.. ? Qu’y a-t-il ? »

    - « Pouvons-nous commencer ? »
    lui demanda t il.

    - « Oh… oui… bien sûr… » elle croisa le regard de ses compagnons de jeu et de circonstance, auxquels elle adressa un sourire navré.

    Elle oublia bien vite l’homme à la bouteille de whisky pour plonger dans la partie où elle se vit d’abord perdre près de deux cents vingt crédits. Elle fulminait intérieurement de se faire plumer ainsi, et soupçonnait son voisin de tricher, bien que sachant pertinemment que c’était tout bonnement impossible. Mais cela la rassurait de se dire que ce n’était pas complètement du à la malchance et finalement, à elle-même. Pourtant sa mauvaise humeur fit un bond supplémentaire lorsqu’on l’a bouscula brusquement. Elle tourna son regard en sentant un poids contre elle. Elle craignait un instant que ce soit l’homme au whisky. Peut-être était il finalement très éméché et allait-il commencer à s’agiter. Elle sentit quelque chose d’humide dans son cou et une main, transpirante et grasse, se poser sur sa chute de rein dénudée.

    - « Oh, mais ça ne va pas vous !? » lança t elle, furieuse en se retournant d’un coup sec pour se dégager. Cela la fit glisser de son tabouret et Silkia se rattrapa de justesse à son voisin. Elle aperçu enfin celui qui l’agressait ainsi. C’était l’un des hommes du vestibule, le gros fumeur de cigare. Ses yeux étaient humides, son teint pâle et sa peau luisait de sueur. Il sentait fort l’alcool et la transpiration, ce qui lui provoqua un haut le cœur. Silkia se redressa, elle était à une longueur de bras de l’homme qui, chancelant, s’était accoudé à la table de jeu.

    - « Bah quoi ma jolie… » prononça t il avec cet accent des gens saouls qui les fait s'appesantir sur la prononciation des syllabes. « Tout… tout à l’heure, tu faisais pas tant de chichi… heinnnn !? Quand on veut jo…. » il réfréna visiblement une secousse dans sa gorge qui s’apprêtait à le faire vomir. Silkia en devint pâle. « Quand on veut jouer… les allumeuses… il faut aaa….assumer ! » il rota.

    - « Je ne vous permets pas ! Sale porc ! » Elle le gifla de toutes ses forces et l’homme, qui perdit l’équilibre, ne dut sa chance qu’au bracelet qu’il portait au poignet, resté accroché sur le bord de la table, qui lui évita de se retrouver au sol. Il rugit alors et se redressa, tant bien que mal et de façon en tout cas, tout à fait navrante, tant il était ivre. Il tituba et coinça la femme contre la table. Il la saisit au cou et leva son poing. Silkia ferma les yeux en levant ses bras pour se protéger. Son dernier regard était terrorisé et on la sentit presque fondre sur elle-même. Elle s’apprêtait à recevoir le coup et cru ressentir, par avance, la douleur. Un claquement sec et bruyant figea la salle dans le silence, rapidement rompu par un second bruit, plus sourd, comme celui qu’aurait provoqué un grand sac de cuir très lourd qu’on aurait jeté au sol. Le second bruit fut accompagné, presque immédiatement d’un hurlement de douleur qu’on pensa, ne jamais s’arrêter.

    Lorsque Silkia rouvrit les yeux, elle vit le « porc » au sol. Il était sur le ventre, sa mâchoire baignant dans une petite flaque de sang qui s’échappait de sa bouche. Il gémissait. Son bras droit était disloqué. Un genou appuyait encore sur sa nuque et un autre, sur ses reins. C’était l’homme au whisky, qui se trouvait sur lui. Il l’immobilisait en lui tenant l’autre bras, remonté jusqu’au milieu du dos. Elle se sentit défaillir et trouva son salut dans les bras du croupier qui avait fait le tour de la table pour venir à son aide. Un peu tard, mais l’intention était là. L’homme au whisky se releva en voyant le service de sécurité accourir vers la scène. Tout s’était passé si vite, que malgré leur réactivité reconnue, ils ne purent agir à temps. Ils s’emparèrent de l’agresseur qui ne fit pas même mine de vouloir leur résister. En était-il seulement capable ? Il cria de douleur, lorsqu’on le saisit par-dessous les épaules. Il fut emmené sans plus de façon et une petite troupe du personnel du casino, vint immédiatement rassurer les invités, à commencer par Silkia, qui avait repris connaissance. Elle était choquée et fut emmenée par une équipe médicale, dans la foulée.

    Elle dut se dire, étant emmenée, qu’elle n’avait pas eu le temps de remercier l’homme au whisky. Non, son esprit était trop secoué pour cela. Plus tard, après avoir recouvrée ses facultés, elle aurait regrettée, peut-être. De toute façon, l’homme au whisky, comme elle l’avait appelé dans sa tête, n’attendait pas vraiment quoi que ce soit. La sécurité n’avait pas prêté attention à lui, déjà au courant qu’ils étaient de tout le déroulement de la scène, grâce aux caméras de surveillance. Lui, était allé se rasseoir dans son fauteuil club et avait reposé ses pieds sur la table. Ses yeux s’étaient fermés, comme s’il avait l’intention de piquer un roupillon, là, dans la salle de jeu, pas perturbé outre mesure par ce qui s’était passé il y a, à peine, un instant.

    Ce fut une voix qui lui fit rouvrir les yeux et relever la tête. Une voix sensuelle et douce, quoi que marquée d’une certaine autorité ; autant que la femme, à qui elle appartenait, était belle et désirable. Il pencha la tête sur le côté pour mieux la regarder. Les traits de son visage, étaient fins et dessinaient de façon harmonieuse, des pommettes saillantes qui marquaient un peu plus son sourire radieux. Elle avait les yeux, d’un de ces bleus qu’on ne voit que sur les glaciers. Une couleur étrange et éclatante, qui lui donnait un regard limpide et perçant. Un regard qui semblait s’amuser de tout et ne se fâcher de rien, mais qu’on imaginait fort bien devenir aussi glacial qu’un iceberg. Ses sourcils, surlignaient très subtilement ses yeux et s’effaçaient doucement au surplomb de l’arrête de son nez. Un nez très mignon d'ailleurs. Et que dire de sa bouche ? Ses lèvres étaient pulpeuses, juste ce qu’il fallait et les contours bien dessinés par un rouge à lèvre couleur rubis. Son joli menton, soulignait le tout de façon très agréable, si bien qu’on eu envie de lui relever le visage en y passant deux doigts dessous, pour l’embrasser. Sa chevelure ondula légèrement lorsqu’elle fit un pas supplémentaire pour s’approcher de lui. Une crinière serait plus exact, une crinière de jais, longue et bien coiffée, avec une coloration argentée sur les mèches qui entouraient son visage.

    Il toussota légèrement, puis lança, « ...Bonsoir… vous disiez ? » Lorsqu’elle avança encore un peu, il perçu le froissement léger de la soie de sa robe. Une robe teintée d’un bleu profond, aux coutures stylisées qui dessinaient mieux encore ses atours, et collait parfaitement à ses formes généreuses, pour mieux les sublimer et rendre jalouses, toutes les femmes de Coronet. Elle avait un déhanchement léger, ni forcé, ni vulgaire. Au contraire, il était naturellement félin et d’une sensualité à faire frémir. Lorsqu’il entendit le bruit si particulier des talons qui, même sur la moquette réussissait à se faire entendre, il en frémit et ne pu s’empêcher de regarder ses pieds. Elle portait des chaussures à talons hauts, dont les boucles semblaient être en or blanc, serties d’une multitude de petits saphirs.

    Il releva son regard vers son visage souriant. « Bonsoir… je vous demandais votre nom. » lui répéta t elle. Une autre qu’elle n’aurait probablement pas insisté et se serait dit que l’homme avait trop bu et qu’on ne pouvait rien en tirer
    .
    - « Mon nom ? J’ai payé mes verres et je n’ai pas de notes supplémentaires. » dit-il, en se renfonçant dans son siège. Elle se permit un rire fin qu’elle interrompit bien vite avec un sourire.

    - «C’était joli ce que vous avez fait… Certains ne savent vraiment pas se tenir.» Le complimentant, certainement dans l’espoir de créer une première accroche, alors qu’il ressemblait, dans l’instant, davantage à un boma renfrogné qu’à un homme civilisé.

    - « Ca arrive… ouais... souvent même. Avec ce qu’il a bu, il n’est pas prêt d’être essoré.» Il s’étira en se cabrant dans son fauteuil.

    - « Le moins souvent possible, c’est le mieux… » dit-elle en détaillant l’homme. Elle resta un moment à le parcourir du regard, probablement pour se faire une idée de la sorte d’homme qu’il était. Et moins, d’ailleurs pour s’adapter et lui plaire, que pour savoir à qui elle avait à faire.

    - « Bon… c’est gentil d’être passé, mais j’aime mieux rester seul… j’ai pas besoin de compagnie.»

    - « Ne voulez-vous, vraiment pas, me dire votre nom ? »
    demanda t-elle avec un sourire, en faisant mine de ne pas avoir entendu ce qu’il venait de lui dire.

    - « Falko… si ça peut vous faire plaisir. » il soupira, résigné, car il savait qu'elle n'allait pas le lâcher ainsi, maintenant qu'il avait répondu, «…et je suppose que vous buvez quelque chose…» finit-il par lui dire.

    - « Avec plaisir…  Et vous ne jouez pas, monsieur Falko ? » demanda t elle, curieuse.

    - « Jamais… je préfère éviter d’être plumé comme un pigeon. Commandez donc… je paye ma tournée …  enfin, pour vous seule…» balayant la salle d’un regard à demi inquiet qu’on ait pu l’entendre annoncer cela trop fort.

    Elle appuya sur la touche tactile d’un bracelet en céramique noir, orné de fil d’or entrelacés et immédiatement, une droïde serveuse s’approcha d’eux ; « Je prendrai un Demoiselle, rosé, "La Corellienne"...»

    La droïde interrogea alors ; « Une bouteille, madame ? »

    - « Bien sûr… monsieur paye… j’en profite. » Confirma t-elle. Falko manqua de s’étouffer avec son whisky.  Et la droïde serveuse, de partir, aussi vite qu’elle était arrivée, pour s’acquitter de sa tâche, sans attendre l'approbation de ce dernier.

    - « Et bah, vous n’vous embêtez pas…  j’parlais d’un verre, pas de me ruiner… » ronchonna t il.

    - « Vous n’avez pas précisé… mais je peux annuler, si vous le désirez… et pour quelqu'un qui boit une bouteille de Whisky Corellien, seul, c'est amusant.» dit-elle avec un sourire charmeur.

    - « Laissez donc… maintenant que c’est fait… j’vais éviter de passer pour un grippe-sous… de toute façon, un peu moins, maintenant, ça ne fait plus tant de différence… » Falko semblait dépité et largement résigné et leva les yeux au ciel.

    - «Cela fait un moment que vous êtes assis là, m’a-t-on dit. » Lui lança t-elle.

    - « Ouais…  c’est bien possible. Je ne regarde pas l’heure qui tourne.  Un rendez vous manqué.»

    Elle l'interrogea d'un air curieux ; «  Une femme ? »

    - « Non… professionnel. Mais c’est manqué. Tant pis…  alors je profite. »
    lui répondit-il, avare de paroles.

    - « Vous n’aimez pas vous étendre, dirait-on. » lui fit-elle remarquer en prenant place dans le club à côté de lui. Elle avait une façon de se tenir, qu’on croit exister seulement dans les films. Distinguée, fière et sensuelle à la fois. Elle se tourna d’un geste mesuré, vers la droïde serveuse, de retour avec la bouteille de champagne. Elle lui fit un geste pour lui donner l’ordre de servir les coupes. Puis, les prit elle-même, sur le plateau et en tendit une à l’homme. « Falko, donc… tenez, je vous prie, trinquons ensemble et profitez de votre bouteille. Et je vous remercie pour votre invitation.»

    Il soupira et saisit la coupe pour trinquer avec la femme et il goûta ; « Pas mauvais… remarquez qu’il peut l’être… à trois cents crédits. Et à ce propos, la grande cuvée, extra brut, est bien, aussi…  et ce n’est pas une invitation pour la commander»

    - « Connaisseur ? »
    interrogea t-elle, en cachant sa surprise.

    - «  Disons que ça m’est arrivé d’en boire… »

    - « Vous avez dit ne pas jouer… mais puis-je me permettre d’essayer de vous faire changer d’avis ? On ne perd pas toujours, savez vous ? »
    dit elle avec un sourire charmeur.

    - « J’n'ai pas d’argent à perdre… et vous venez de me faire claquer ce qu’il me restait. Même pas sûr d’avoir de quoi payer ce soir… j’vais devoir ouvrir une note… c’est bien ce que j’espérais éviter justement…»

    - « Et bien… laissez moi jouer et vous n’en perdrez pas. Combien avez-vous sur vous ? »

    - « Vous êtes du genre têtue… j’compte pas jeter mon fric par la fenêtre. Comme j’viens de vous le dire, je vais déjà devoir ouvrir une note à ce casino. »
    affirma Falko d’un ton blasé.

    - « Je vous jure que vous ne perdrez pas. Faites moi confiance, je vous prie. Dites-moi combien vous avez sur vous… voulez vous bien ? » insista la femme.

    - « J’ai cinquante crédits… et c’est toujours non. » rétorqua t il, sèchement.

    - « Je vous propose quelque chose… prêtez-moi, vos cinquante crédits et je vous en fais gagner le double. Sinon, je vous le rendrai de ma poche. Comme ça, si je gagne, cela reste votre argent et si je perds, vous ne perdrez rien. »

    Falko soupira et la regarda en silence quelques instants. Puis, peut-être sous les effets de l’alcool, peut-être pour s’en débarrasser plus vite, il finit par accepter. Elle le traîna jusqu’à une table de Sabaac, où ils s’assirent tous les deux, avec d’autres joueurs. A contre cœur, il prit dans sa poche, la dernière plaquette de crédit qu’il lui restait. Une plaquette de cinquante, qu’il lui glissa sur le rebord de la table, en tendant à nouveau son verre, pour que la droïde serveuse le remplisse. Tant qu’à faire, s’il fallait attendre et perdre, autant que ce ne soit pas complètement gâché. Il regarda la partie se dérouler. Il garda le silence, observant le visage des joueurs, dont celui de la femme, dont les yeux pétillaient de plaisir et de malice alors qu’elle jouait. Elle devait être grande joueuse, peut-être croupière, car elle gagna rapidement le double de la mise et continua la partie.

    - « Alors, monsieur Falko, que faites-vous dans la vie ? » lança t elle en passant son tour.

    - « Rien de bien important… ou plutôt, pas grand-chose en ce moment. » répondit-il d’un ton las et un peu méfiant.

    - « Vous reprendrez bien un peu de champagne ? » Avant qu’il n’ait pu répondre, elle fit un signe à la droïde qui resservit une troisième coupe à Falko. Elle allait bientôt arriver à 800 crédits et Falko plissa du regard, incrédule. L’idée qu’elle trichait lui traversa l’esprit, mais tout comme Silkia se l’était dit avant lui, il était quasiment impossible que ce fut le cas. Les caméras, le regard des croupiers et de leurs assistants, les systèmes de surveillance et de calculs anti-triche, étaient trop de barrière à franchir, pour qu’on ne finisse pas, par s’en rendre compte. Et tout était calme, la partie se poursuivait sans que rien ne vint la troubler, sinon lui-même. Alors que la femme faisait signe à la droïde serveuse de lui resservir une autre coupe, Falko se releva et s’écarta de son siège.

    - « Bon… c’est pas tout ça, mais je vais y aller… » dit-il, soudainement tendu.

    - « Un problème ? » dit elle, étonnée.

    - « Ouais… j’vois bien votre petite manège ma jolie… Sous couvert de m’amuser gentiment… et c’est très sympathique, j’le reconnais volontiers… vous me faites boire et va v’nir un moment où vous aller me dire de jouer moi-même et je risque bien de ne plus savoir ce que je fais et de m’y tenter bêtement. »

    - « Non, non, détromp… » il la coupa avant qu’elle put finir.

    - « Ecoutez, vous avez été adorable… j’vous remercie… c’était très sympa, les bulles étaient bonnes et vous jouez bien. Alors arrêtons là, avant que je ne vous en veuille. » Il prit, sur la table, l’argent qu’elle avait gagné. Mille crédits, tout rond. Il recompta rapidement et la regarda un peu surpris, qui lui adressait un sourire pas peu fière. « Ok… vous êtes très douée… c’est tant mieux pour vous. Alors voilà… trois cents crédits pour le champagne… » il empila des jetons de cinquante devant elle, et poursuivit, « Ca se sont mes 100 crédits… les cinquante que je vous ai prêté et les cinquante que vous m’aviez juré de me faire gagner… » qu’il glissa dans sa poche. Ensuite, il s’approcha un peu plus d’elle et se saisit d’un jeton de cinq cents crédits, et un autre de cent, qu’il glissa, sans pudeur, entre le tissu de sa robe et la peau de son sein gauche. « Ca, c’est pour vous… comme ça, j’vous dois rien et puis ça arrondira votre fin de mois…  allez, bonne continuation ma belle ! » Et il partit, sans rien dire, laissant la femme, complètement prise au dépourvue. Elle resta là, coite, son visage exprimant l’effarement. Falko emprunta le premier ascenseur qui s’ouvrit à lui pour arriver au rez-de-chaussée. Pas encore tout à fait sûr d’avoir échappé aux griffes tentatrices de la "Pousse au vice" du jeu d’argent, ainsi qu’il l’avait nommé dans sa tête, il accéléra le pas pour sortir au plus vite du bâtiment lui-même. Trop pressé, il en oublia même d’aller échanger ses jetons au guichet. Une autre fois, peut-être, s’il osait remettre les pieds dans ce casino, sans craindre d’être alpagué de nouveau.  

    Il hésita à prendre un taxi et préféra, finalement, marcher pour se changer les idées et se réveiller un peu. Les brumes de l’alcool, obscurcissaient un peu trop son esprit à son goût, et il lui semblait opportun de les laisser s’échapper de sa tête, au gré de ses pas. Le vent soufflait et il ne faisait pas bien chaud ce soir là. Minuit avait déjà sonné depuis deux heures et les rues étaient désertes. Seuls, dans le ciel, l’activité incessantes des air-speeder et des tramways, rappelait qu’une ville comme Coronet, ne dort jamais vraiment. Il traversa deux rues, d’immenses avenues plus exactement. En pleine journée, il était pratiquement impossible d’apercevoir le soleil, tant les gratte-ciel obstruaient la vue de toute part. Les larges trottoirs à l’allure accueillante et confortable en journée, donnait, la nuit, l’impression d’être parfaitement à découvert. Ca et là, des abris pour les transports en commun, dissimulait dans leur ombre, quelque animal des villes qui allait y passer la nuit. C’était propre, trop propre. Il était nerveux dans ces moments là. Sa main droite se crispait et se détendait au rythme de ses pas, jamais bien loin du pistolet blaster, enfoncé dans le holster accroché à sa ceinture. Un pistolet "PHP-09", pour Plasma Heavy Pistol modèle 09, des usines d’armement "ArmaTech Pro Corporation", dont il était très fier. Un petit bijou d’électromécanique à système d’absorption de recul magnétique. Le genre de jouet pour professionnel averti, qui selon Falko, vous faisait un trou, dans une paroi de duracier d’un millimètre d’épaisseur, et arrachait, même, des éclats sur du permabéton. Etaient-ce les exagérations courantes des militaires fiers de leurs armes comme de leurs femmes, ou la réalité ? La question n’était pas vraiment là, il en était fier et c’était ça le plus important.


    Dernière édition par Liam Faol le Mar 28 Jan - 23:17, édité 7 fois
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    Message par Liam Faol Lun 27 Jan - 23:41

    A la troisième intersection il prit sur sa droite et s’engagea dans une ruelle sombre pour, finalement, couper court à ses errements nocturnes et aller au plus vite vers l’astroport, retrouver son vaisseau qui lui servait actuellement de logement. Il était plongé dans une obscurité presque totale et ne réussissait à voir que grâce à la lumière d’une pièce restée allumée au cinquième étage d’un immeuble dont le dos n’avait pas été nettoyé aussi souvent que la façade. Il y avait aussi, un peu plus loin, la lumière diffuse d’un écran de contrôle d’un bac à ordure électronique. De ceux qui préviennent le service de ramassage, quand ils sont pleins, en mesurant le poids et le volume de ce qu’ils contenaient. Oui, on trouvait aussi ce genre de truc qui laissait Falko, pensif. Il continua à avancer et croisa une petite ruelle perpendiculaire, encore moins éclairée, et poursuivit son chemin, tout droit. En journée ces ruelles ne devaient déjà pas être très fréquentées, mais la nuit, il ne devait probablement y avoir, que des nuisibles. C’était même certain, il entendait tantôt leurs petits cris, tantôt leurs pas qui faisaient résonner les conduites métalliques à hauteur de tête.

    Il s’arrêta d’ailleurs, en entendant un bruit dans une cuve métallique, pas plus haute que sa taille, juste éclairée par le néon grésillant d’une porte de service. En se penchant, il aperçu un de ces rongeurs citadins, tombé dedans par accident, qui sautait en tout sens pour essayer, en vain, de trouver une accroche sur la paroi lisse. L’animal ne cessait de pousser des petits cris stridents qui résonnaient dans la cuve et se répercutaient en écho dans la ruelle. Cependant, le hurlement strident qui déchira, d’un coup, la nuit et le fit sursauter, n’était pas celui du rongeur. Il en bouscula la cuve qui tomba et roula au sol en libérant le petit prisonnier qui ne demanda pas son reste et s’enfuit affolé. Falko dégaina immédiatement son arme et, au cri suivant, couru dans la ruelle en direction de celui-ci, ou du moins, d’où il croyait qu’il provenait. Il avait eu l’oreille heureuse car, au croisement de la ruelle qu’il avait passé il y a peu, il aperçu, sur sa gauche, des lumières.

    C’était, semble t il, un cul de sac et il y avait des ombres au fond. Cinq au total… ou plutôt six, car il n’aperçut la dernière qu’à la faveur d’un faisceau de lumière qu’on braqua soudainement dessus. Il ne distinguait pas bien et pointa alors son pistolet blaster en direction du groupe. Ils étaient de dos et aucun ne l’avait entendu arriver. Autre fierté de son arme, la lunette "Night & Thermal Sensor 7x – OwlTargeting" qui lui permettait de voir de nuit et même en vision thermique. Le système était proposé, en option, qu’il avait pris le soin de prendre ce qui eut pour effet de rajouter un zéro au prix total, avec une liaison vers le bracelet holopad de l’utilisateur, permettant à ce dernier de faire une projection holographique de l’image perçu par la lunette. Bien entendu, avec la possibilité de zoomer, comme son nom l’indiquait, sept fois. Quelle merveille ne faisait pas la technologie, n’est-ce pas ?

    Sur la projection holographique, il aperçu avec plus de précision, cinq hommes. Un espèce de gros Faucheux de Kintan, dont on s’attendait à tout instant que les coutures de ses habits rompent sous la pression de sa graisse, tenait, dans ses mains, une grande barre de métal. Trois autres, plutôt costauds se partageaient une chaîne et deux matraques électriques et le dernier, un gringalet à la peau sur les os, tenait un blaster trop gros pour sa main et son poignet. Falko aperçut la femme lorsqu'elle se mit à hurler quand l’un d’eux la bouscula, probablement pas pour la première fois, alors qu’elle se trouvait, coincée, prise au piège, dans le cul de sac. La nuit, dans les grandes villes, est parfois pire que la jungle la plus hostile. Et Falko en connaissait des jungles, il en avait parcouru un bon nombre. Un autre cri retentit, la femme, que s’envoyait valdinguer, avec brutalité, les hommes, des uns aux autres, comme une boule de flipper, chuta sur le sol bétonné. L’un d’eux s’avança pour la saisir par les pieds. Un éclair bleu fusa, accompagné d’un bruit clair et fusant. L’homme qui s’était penché vers la femme resta figé. Les trois autres avaient les yeux rivés sur le petit maigrelet au blaster. Il s’écroula sur ses jambes, presque sans un bruit. Comme s’il s’était liquéfié sur lui-même. Sur son crâne, un trou, large et net, encore fumant. Ils n’eurent pas le temps de réagir que, déjà, un second coup parti et le trait bleu percuta en pleine tête, cette fois-ci encore, l’homme accroupit qui allait pour saisir les chevilles de la femme au sol. Il n’eut pas même le temps de pousser un cri. Le trait bleu l’avait traversé de part en part et était aller mourir dans le mur de permabéton à deux mètres derrière. Et le coup, en arracha quelques éclats qui tombèrent au sol, en pluie, avec le bruit sec des gravas fins. Il y a des exagérations qui n’en sont pas…

    Les trois autres compères se regardèrent un court instant et se retournèrent, l’un d’eux, le gros, allait pour se ruer derrière une poubelle, quand il fut transpercé de part en part, au niveau du ventre, par deux tirs. Il resta debout, en se tenant aux plaies, des deux mains. Les deux derniers grimpèrent en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, sur la poubelle la plus proche, pour tenter d’attraper une échelle de secours afin de s’échapper. Un nouveau tir loupa de peu le premier et toucha le second à la main, qui hurla de douleur. Ces doigts furent désintégrés sous la puissance du trait de plasma. L’autre sautait comme un diable pour attraper l’échelle, comme le rongeur, tantôt, dans la cuve, qui avait été pris au piège. Falko ajusta son tir et fit feu à deux reprises. Le premier s’écroula sur la poubelle et chuta pour aller rouler au sol, inconscient, fauché au genou. Le deuxième reçu le trait dans la hanche et tomba. Mais son pied alla se bloquer, dans l’une des grandes poignées de la poubelle métallique et sous son poids, sa cheville rompit en émettant un craquement sec. Il resta accroché, pantelant, à la poubelle. Le gros, encore debout, semblait tenir avec un équilibre fragile, comme une pierre levée, dont on ne sait jamais trop si elle est bien ancrée au sol, où s’il suffirait d’un coup de vent pour la faire basculer.

    Falko couru alors jusqu'au bout de cul de sac, pour rejoindre la femme, adossée contre le mur du fond, probablement en état de choc. Les gémissements s’élevaient et résonnaient dans la ruelle plus sombre que jamais. Il alluma alors la mini-torche fixée sous le canon de son pistolet blaster pour surveiller activement les survivants. Il les garda en joue même à proximité de la femme, malgré leur état qui interdisait à chacun d’eux, de bouger, ou de songer à la moindre tentative de fuite.

    - « Ca va ? vous n’avez rien ? » interrogea t il, d’un ton inquiet. Sa question resta sans réponse. « Hé ho ! Vous êtes blessée ? » Elle fit non de la tête. « Mais… » et il l’éclaira mieux. « Mais vous êtes la femme du casino… La pousse au vice d’hôtesse qui boit du Demoiselle… Vous n’êtes pas folle de vous balader ici à une heure pareille ? ». A l’évidence, elle était encore perturbée. « Je vais appeler le Central Sécurité de Coronet... » Elle fit non de la tête, à plusieurs reprises. « Mais il faut bien que vous portiez plainte et qu’on embarque ceux-là » désignant les survivants du bout de son canon. Elle refusa à nouveau de la tête. « Et que voulez-vous que j’en fasse… on ne va pas les laisser là, s’en sortir… » Elle lui adressa un regard un peu perdu. Parfois il n'y a pas besoin de mot... et il comprit qu'elle ne voulait pas que cela se sache, dans son regard il y avait cette crainte étrange qu'on certaines personnes, non pas pour leur vie, mais pour leur renommée.

    Il resta un instant, là, en silence, hésitant, puis se leva en l’aidant elle aussi. Il pointa son canon vers les trois survivants et tira encore trois coups. Trois derniers coups qui extorquèrent trois derniers soupirs. Il retira ensuite sa veste de cuir et l’aida à l’enfiler. Puis, la prenant par les épaules, il l’emmena, après lui avoir dit qu’il la ramenait au casino, à quoi elle avait répondu affirmativement par des hochements répétés, de la tête.

    Ils arrivèrent près de vingt minutes plus tard. Le chemin s’était fait lentement. La femme était encore chancelante et ses pas, peu assurés, nécessitaient qu’il la retienne tout du long, pour lui permettre de tenir debout. Lorsqu’ils arrivèrent aux portes du Casino, un portier reconnu la femme, dans l’instant. Il accouru vers elle, en dévalant le perron d’entrée à grandes enjambées, le visage inquiet comme si c’était sa propre fille.

    - « Madame ! Madame ! Que vous est-il arrivé ? » Il jeta un regard méfiant et dur à Falko.

    - « Hola… j’ai rien fait moi. Je vous la ramène votre ptite dame, alors n’allez pas m’emmerder. J’serai pas devant vous si j’avais fait quelque chose ! » Balança t il pour se justifier d’avance.

    - « Madame… » Le portier, se saisit de son comlink, et alerta la sécurité qui arriva en courant, ainsi qu’une autre personne, vêtu d'un costume sombre parfaitement coupé.

    L’homme en costume sombre s’avança jusqu’à la femme et l’aidant par le côté, à se tenir, l’interrogea ; « Madame, allez vous bien ? »

    - « Je… je vais bien… je, j’ai besoin d’un remontant. Rentrons… ne restons pas là. »

    - « Et lui ? » interrogea l’homme en désignant Falko, d'un geste du menton.


    - « Lui, il n’a rien demandé ! Alors vous allez gentiment le laisser rentrer de son côté… » Fit Falko en se reculant.

    - « Lui aussi… » ordonna t elle. Et sur son ordre, avant même qu’il ne pu faire quoi que ce soit, il sentit deux bras le saisir en haut des siens et l’emmener de force, à la suite de la femme et de sa petite troupe.

    Ils rentrèrent tous dans un ascenseur où la place ne manquait pas, malgré leur nombre. Les étages défilaient et Falko n’y prêta pas vraiment attention, qu’au moment où, l’alarme sonore indiqua qu’on était arrivé dans les appartements privés de la directrice du Casino. Ils sortirent ensemble, lui en dernier, toujours maintenu et allégé de son blaster, qui lui avait été confisqué pendant l’ascension. On l’assit de force dans un fauteuil, face à un immense bureau en bois précieux, laqué et vernis, où l’on pouvait presque voir son reflet comme dans un miroir. La femme s’était affalée dans le fauteuil d’en face, certainement celui de la directrice.

    - « Bon… c’n’est pas finit ce cirque… j’vous ai sorti du pétrin et c’est comme ça que vous me remerciez ? En me retenant ici avec l’aide de vos deux gros bras sans cervelle ? Si ça ne vous fait rien, j’aimerai récupérer mon arme et me barrer d’ici. » Il chercha son regard. Elle portait encore sur ses épaules, la veste de cuir, qu’il lui avait prêtée et elle se redressa seulement pour avaler un grand verre d’un alcool certainement très fort, en guise de remontant.Sans un regard pour lui.

    - « Dois-je prévenir le médecin madame ? Ce serait plus prudent. » Demanda, sur un ton prévenant, l’homme en costume sombre.

    - « Non… ça ira, ce ne sera pas utile. » répondit la femme, après quelques secondes de répit, après avoir fini son verre.

    - « Bien, comme vous voudrez... » Et il lui reprit le verre vide pour aller le poser sur une table derrière elle.

    - « C’est joli ici… pas certain que votre patronne apprécie que vous vous asseyez dans son fauteuil comme ça… vous êtes quoi ? Pas une hôtesse j’imagine… sinon vous n’auriez même pas osez y poser vos fesses… sa secrétaire ? Son assistance ? Sa chargée de clientèle… un truc du genre… » il disait cela à moitié sérieusement, davantage pour évacuer la tension que pour obtenir une véritable réponse.

    Elle ne consentit pas à lui répondre et laissa, le silence, peser quelques instants dans la pièce. Puis, elle se leva.

    - « Ce soir vous ne repartirez pas… laissez moi plutôt, vous offrir l’hospitalité. La nuit est déjà bien avancée et je doute que vous ayez la force de rentrer chez vous. Acceptez donc la chambre que je vous propose. Vous y dormirez bien. » Ce n’était pas une question et Falko savait qu’on ne lui demandait pas vraiment d’être d’accord. Il était invité de force, point. Il ne l’aurait pas admit ouvertement, mais en effet, il était épuisé et ses yeux étaient soulignés d’énormes cernes. D’une certaine façon, il se sentit soulagé, car il n’était pas en état de se battre et on lui proposait de dormir. Cependant, il demanda, avant de se laisser guider par une sorte de gouvernante, à ce qu’on lui rende son arme. La femme, qu’il avait sauvé, lui signifia qu’on la lui rendrait, mais le lendemain seulement, avant son départ. Et de se justifier en expliquant que son service de sécurité était très pointilleux, sur ce genre de chose. De toute évidence, si cela était pour moitié vrai dans les faits, elle mentait, là, honteusement, mais avec un tel aplomb et un sourire si désarmant, c’était le cas de le dire, qu’il n’insista pas. Il lui faisait bêtement confiance, alors que rien, jusqu’à là, ne l’avait encouragé à le faire.

    On le guida jusqu’à une chambre, dont le luxe rivalisait largement avec tout ce qu’il avait pu voir jusqu’alors dans le Casino. A vrai dire, il le surpassait en confort, en goût et même en technologie de pointe. Ainsi, avait-il à sa disposition, un de ces lits dont le matelas confortable comme on imagine que pourraient l’être les nuages, était couvert de draps de soie pourpre. On avait disposé plus de coussins qu’il n’en fallait pour au moins trois personnes, à condition qu’on ait eu dans l’idée de le partager, avec autant. L’ensemble était couronné d’un ciel de lit composé d’un immense drapé de taffetas épais et brodé, qui longeait le mur de la tête de lit, pour s’élever à environ deux mètres de hauteur, passait ensuite dans une barre et en rejoignait une seconde placé plus loin, au niveau du pied de lit. Comme une sorte de toile de tente, légèrement pendante. Il était trop tard et il était trop épuisé pour se rendre compte, qu’on pouvait même commander au lit, d’adapter la température du matelas et le faire traverser par un flux d’air, pour se réchauffer ou se rafraîchir, selon la saison. Les placards étaient dissimulés dans les murs, certains de façon évidente et d’autres moins, recouverts de miroir à usage de psyché. Il y avait une porte au fond de la chambre, qui conduisait, avait dit la gouvernante qui lui servait de guide, à sa salle de bain privée, dont il pouvait, librement, se servir. Il ne prit pas le temps de détailler le reste de la pièce. Dès la sortie de son accompagnatrice, il alla s’écrouler sur le lit après avoir ôté ses vêtements, qu’il jeta en boule sur un fauteuil. Du reste, il s’endormit comme une masse, sans même se glisser dans les draps.

    Lorsqu’il ouvrit les yeux, sa première image fut le ciel. Il l'apercevait par l’immense baie vitrée, qu’on avait prit le soin d’entrebâiller, pour aérer sa chambre et peut-être le réveiller doucement. Il referma les yeux et s’étira en poussant le petit grognement matinal que chacun pousse à ce moment là, comme pour chasser plus loin le reste de fatigue, ou le sommeil qui poussait à la tentation d’une matinée plus grasse encore, qu’elle ne l’était déjà. Il se leva et s’étonna d’être nu. Il ne se formalisa pas davantage. Que ne fait on pas sans s’en rendre compte lorsqu’on a bu un verre… ou plusieurs, de trop ? En croisant du regard l’horloge, sur la table de nuit, il vit qu’il était déjà dix heures passé. Il traversa la pièce pour aller jusqu’à la baie vitrée qui lui offrit une superbe vue, en surplomb, de Coronet, où la folle activité journalière, avait repris depuis bien longtemps déjà, comme dans une fourmilière. Il resta ainsi, nu et laissa ses pensées vagabonder un petit moment. Il fut tiré de celles-ci par les bruits de pas, qu’il crut entendre, juste derrière la porte. Peut-être était on venu écouter à la porte afin de savoir s’il était réveillé. Il aperçut à l’occasion, sur une sorte de console en bois d’ébène près de la porte, ses habits soigneusement pliés. S’en saisissant, il constata qu’ils étaient propres et sentaient bon le linge frais. Même la tâche de sang qu’il s’était fait au cours de la nuit, en s’agenouillant dans la ruelle, avait été rattrapée. Un autre miracle de la technologie de pointe réservée aux ménagères averties.

    Considérant qu’il eut été dommage de les enfiler en étant sale lui-même, il se dirigea vers la salle de bain, au fond de la chambre. La porte ouverte et la lumière une fois allumée, il découvrit que le luxe ne s’était pas arrêté au pas de la salle d’eau. Tout était de marbre, à l’exception du plafond qui était recouvert de miroir qui doublait la perception du volume de la pièce. Il y en avait aussi un, énorme, qui prenait toute la largeur d’un mur et un autre, qui séparait la partie ou résidaient les lavabos et les toilettes, de celle de la baignoire et de la douche. Une fois entre les deux, on pouvait se voir de face comme de dos, ce qui devait mettre au comble du bonheur, les femmes qui venaient ici, s’apprêter entièrement.

    Il posa ses vêtements sur une tablette en coin. Les lavabos étaient très étranges. Ils étaient formés d’une grande plaque de marbre inclinée vers le mur, où une rigole permettait l’évacuation de l’eau. Il n’y avait, pour ainsi dire, pas de vasque à proprement parlé. Les robinets se trouvaient au dessus et déversaient l’eau à même la plaque. Il était ainsi impossible d’en mettre par terre ou ailleurs. Falko se fit la remarque qu’il y avait donc enfin quelqu’un, qui avait réussi à concevoir un lavabo pratique, lui qui les trouvait toujours mal fichus. Soit que le robinet était trop en avant ou trop en arrière et que l’eau giclait à l’extérieur, ou noyait le rebord contre le mur. Il ne prit pas la peine d’estimer le prix d’une telle chose, car il lui semblait que la seule intelligence qui résultait de cette conception, n’avait pas du épargner non plus, le sens des affaires de son concepteur, qui depuis, devait rouler sur l’or de ceux qui avaient les moyens de lui acheter son système.

    Il passa de l’autre côté du muret de séparation, haut de deux mètres environ, qui le fit entrer dans la salle d’eau à proprement parlé. Il y avait, une baignoire dans un coin, en quart de cercle, très spacieuse, avec un siège moulé dans l’alliage du bac. Les robinets étaient en or et n’en fut pas surpris davantage, après tout l’étalement de luxe qui s’était déjà offert à lui. La douche lui plu immédiatement. C’était un renfoncement en pierre grise. Au sol, elle était granuleuse pour accrocher sous les pieds et éviter ainsi de glisser. Et contre le mur, solidaire du mur, un banc lui aussi en pierre grise, mais lisse, où l’on pouvait s’asseoir. Les jets étaient prévu de sorte qu’on pouvait soit prendre sa douche debout, soit s’asseoir et recevoir les jets sur soi, de tous côtés, par des petits trous à même la pierre, par où l’eau était projetée. Il y passa bien une heure, sans en être lassé pour autant, et se fichant éperdument de la note que cela allait engendrer. A vrai dire et au vu du faste des lieux, il se dit que cela n’allait pas les ruiner davantage.

    Lorsqu’il fut enfin prêt, rasé aussi, car il y avait un rasoir laser de dernière génération qu’il ne pu s’empêcher d’essayer et enfin, habillé, il sortit de la chambre. Il se trouvait dans un couloir, dans lequel le luxe était toujours bien présent, mais toujours exposé avec goût et une relative sobriété. Il hésita, ne sachant s’il fallait prendre à droite ou à gauche et se furent des rires qui lui indiquèrent la direction à prendre. Il arriva, sans trop regarder autour de lui, le long du chemin, dans une très grande salle. Une salle haute de plafond, très lumineuse, parcourue sur toute un côté, dans sa longueur, d’une immense baie vitrée, à travers laquelle, on voyait le cortège incessant de la circulation de Coronet, partagés entre Air Speeder, taxis et bus volant, sur fond d’arrivées de vaisseaux interstellaire. Il y avait une grande table ovale, en verre épais, qui devait bien faire huit mètres de long. Dans la seconde moitié de la pièce, le sol décrochait pour perdre un mètre qu’on descendait par un escalier de marbre, partiellement recouvert d'un tapis. Et des canapés étaient adossés à cette perte de niveau. Ils entouraient une table basse en métal brossé, froid, qui contrastait avec la chaleur de l’épais tapis sur lequel, elle reposait. Une large cheminée, chose extrêmement rare, il faut bien le préciser, rajoutait à l’aspect « cosy » de ce salon hors du commun. Un bord était laissé libre, là où la baie vitrée se prolongeait et il y avait une porte glissante, légèrement ouverte, qui permettait d’accéder à un balcon. Balcon qui aurait été tout bonnement vertigineux s’il n’avait pas été prévu avec un entourage d’environ un mètre de large, qui interdisait de se pencher et où étaient plantées, des plantes basses et colorées. Ainsi, on se sentait comme dans un jardin perché dans le ciel, sans se douter de la hauteur à laquelle on se trouvait. Et c’était préférable…

    Le regard de Falko se porta à nouveau sur la première partie de la pièce, la salle à manger si l’on pouvait dire cela ainsi, décorées par quelques hautes plantes en pot. Il y avait des chandeliers décoratifs qui trônaient sur la grande table et, à l’autre extrémité, dans un fauteuil confortable, avec de larges accoudoirs revêtus de velours, il aperçu la femme qu’il avait sauvée. Elle était assise, toujours bien droite, les cheveux coiffés une première fois au réveil, de quoi être présentable, et vêtue d’une robe de chambre en velours et satin, de couleur gris perle. Elle le regardait d’un air amusé et lui sourit.

    - « Avez-vous bien dormi ? »

    - « Hmmmm… ouais… pas mal… c’est dangereux votre lit, on pourrait bien ne pas avoir envie de se réveiller. »[/i][/color] rétorqua t-il sur le ton de la plaisanterie, mêlé à une pointe de ronchonnement matinal. Quoi que son ronchonnement n’était pas réservé à l’usage exclusif des matinées, mais des journées entières, à la vérité.

    Elle se mit à rire, doucement, de façon agréable.

    - « Bon… hier j’vous ai dit mon nom… j’vous ai sorti du pétrin… vous pourriez p’t’être envisager, maintenant, de me dire ce que je fais ici et qui vous êtes… Ou alors, j’aimerai bien pouvoir partir, si ça n’vous fait rien… »

    - « Vous ne voulez pas un petit déjeuner, d’abord ? Venez donc, prendre place, il y a du café et de quoi manger. Ca vous fera du bien. »
    Dit-elle en l’invitant d’un geste de la main, à s’asseoir à ses côtés où, effectivement, se trouvait préparés, un petit déjeuner à son attention. Elle reposa du coup, la tablette numérique qu’elle avait en main et où elle devait consulter les journaux du jour. Falko resta planté là, devant la table, un petit moment et soupira. Il avait faim et c’était le genre de choses qui le mettait de mauvaise humeur, en plus du réveil qui ne lui était jamais agréable. Il accepta, moins par envie qu’à cause de l’odeur du café qui vint lui chatouiller les narines. Le bol fut remplit, par un droïde, d’un café fort et chaud. Quitte à boire, autant manger se dit-il intérieurement et il prit donc quelques viennoiseries qui remplissaient une barquette en osier, recouvert partiellement d’un carré de tissu blanc. Elle le regardait faire en silence et il finit par rencontrer son regard et à la fixer en haussant un peu les sourcils.

    - « Je suis la Sénatrice Tanid Karn… et Je Suis la directrice de ce Casino. » Il resta là, à la regarder, un peu perplexe. Il aurait eu tendance à ne pas la croire si elle avait été quelqu’un d’autre. Il se serait même dit qu’on se payait ouvertement sa tête. Mais là, elle lui avait répondu d’une telle manière, qu’il ne put que la croire. L’hologramme de son portrait qui trônait sur une étagère sur le côté, acheva de le convaincre qu’elle était du moins chez elle.

    - « Comment puis-je vous remercier ? » poursuivit-elle avant de lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit.

    - « En me redonnant mon arme… et en me laissant partir, ce serait déjà pas mal. »

    - « Etes-vous si pressé ? »
    poursuivit-elle ?

    - « Ouais… j’aimerai autant aller expliquer rapidos à l’agent portuaire, pourquoi je vais avoir du retard pour le paiement de les frais de stationnement de mon vaisseau… et qu’on me le vire à la fourrière. » grommela t-il.

    - « Et bien commençons par là… quelle est l’immatriculation de votre vaisseau ? » interrogea t elle.

    - « Ecoutez… j’suis assez grand pour gérer mes problèmes moi-même. Alors vous me laissez partir et on en reste là. Merci pour tout ! » il se leva après avoir avalé d’une traite son bol de café. Elle ne l’écoutait même plus et commença à pianoter frénétiquement sur sa tablette numérique.

    - « C’est fait… c’était bien l’immatriculation CT38F1-7KR ? » Demanda t elle, d’un ton marqué par le doute. Il la regarda, incrédule et hocha de la tête, un peu bêtement.

    - « Vous ne devriez plus avoir de problème pour le mois qui vient… et ce que vous leur deviez est réglé aussi. » A ces mots, Falko lui adressa un regard de défiance.

    - « Bon, qu’est ce que vous me voulez bordel ? Vous allez me faire croire que ça vous ait venu comme ça, de trouver mon vaisseau ? L’intuition féminine peut-être ? »

    - « Calmez vous, voyons. Je ne vous veux rien de mal. Seulement vous remercier pour m’avoir sauvée, hier.»

    - « Pourquoi m’avez-vous suivi ? »

    - « Je souhaitais savoir où vous retrouver, pour vous parler. »

    - « Bon et bien c’est fait, à présent… merci pour le vaisseau… le café… et on n’en parle plus. »

    - «Vous ne m’avez pas dit, hier ce que vous faisiez dans la vie, Falko… »
    dit elle en consultant sa tablette numérique.

    - « Rien qui vous regarde… » balança t il, affichant une franche méfiance.

    - « Bien… je vais trouver cela moi-même… alors… » elle pianota sur un clavier virtuel et sembla consulter plusieurs pages à la recherche de ce qu’elle voulait savoir. « Soldat… c’est cela ? Membre des Forces Spéciales de la République Galactique… anciennement, apparemment vous n’en faites plus parti… démission… ? » dit-elle sans vraiment lui poser la question, ni s’adresser vraiment à lui, d’ailleurs.

    - « Ca ne vous dérange pas, de fouiner dans ma vie privée ? J’vous ai pas permis, il m’semble ! Et non, j’ai pas démissionné, j’ai pas rempilé… nuance… »

    - « Apparemment vous venez d’arriver sur Corellia… en provenance d’Ord Mantell, selon la fiche aéroportuaire. Votre dossier militaire est très complet… et intéressant, si l’on met de côté les nombreux blâmes pour manquement à la discipline. Engagé à dix-huit ans… un an dans le 305 ème régiment d’Infanterie Aéroportée… décoré de la médaille du courage. Vous avez intégré la 59 ème Compagnie de Marine Galactique… pendant un deux ans. Puis vous avez intégré la 2ème Section de Combat en Milieu Clos où vous avez servi deux années. Et enfin, vous avez passé les épreuves et été incorporé à la 1ère section d’Infiltration et Réponse Tactique, de cette même compagnie de Marine, où vous avez, à nouveau, été décoré de la médaille de bravoure et de celle du mérite militaire… joli… »

    -« Ho ! »
    cria t-il, « vous voyez payer ma tronche, là ? J’vous dis de ne pas fouiner, j’me suis mal exprimé ? »

    - « C’est votre vaisseau à l’astroport ? »
    interrogea t elle sans se formaliser de l’irritation palpable de son interlocuteur.

    - « Ouais, c’est le mien… enfin presque le mien. »

    - « Comment-ça, presque ? »
    renchérit-elle.

    - « Dans quarante ans, il le sera… »

    - « Vous vous êtes endettez sur quarante ans… »
    elle eut un sourire amusé et émit un « Pfiouu… » et elle le regarda dans les yeux. « Et je suppose que vous avez un bon travail, maintenant, pour payer votre crédit… » elle laissa planer la phrase, chassée du bout des lèvres.

    - « Ca c’est mon problème… et les p’tits boulots payent bien, même si c’est ponctuels ».

    - « Ponctuels, mais incertains…vous en conviendrez avec moi. En réalité vous n’avez pas de travail, en ce moment, je me trompe ? »

    - « A Peine… mais je ne vois pas bien ce que ça peut vous foutre. »

    - « Et vous avez contracté votre crédit avant, ou après votre démission… ? Bien que j’ai ma petite idée là-dessus… »
    Enfonçant un peu plus le clou.

    - « Bon… où voulez vous en venir ? » Lui répondit-il, sèchement. Elle savait qu’elle avait fait mouche et Falko, grinça des dents, se sentant un peu pris au piège.

    - « Ecoutez… J’ai un problème et vous en avez un. Ma famille, veut me contraindre à engager un garde du corps… la situation de Corellia, les attentats, comme vous le savez, mon statut de sénatrice et de directrice de ce Casino, le fait, aussi, que je sois à la tête de la famille Karn, font planer sur moi, une menace constante. De votre côté, vous n’avez pas de travail… et votre profil semble parfaitement correspondre à ce dont j’ai besoin. »

    - « C’est non… ne cherchez pas. Je ne bosse pas pour les politiciens. C’est une règle d’or… trop de magouilles et de mensonges dans un même milieu, c’est malsain. Alors oubliez de suite votre idée. »

    - « Bien entendu, je vous payerai en conséquence… »
    elle chiffra un salaire qui faisait déjà trois fois celui que l’armée lui versait dans sa dernière affectation et dont il n’avait déjà pas à rougir, quoi qu’en comparaison des risques, ce n’était pas cher payé. Il tiqua et avala sa salive.

    - « J’ai dis non… c’est comme ça… je n’aime pas les gens comme vous. Un truc à me retrouver dans des emmerdes que je préfère ne pas imaginer. »

    Elle doubla le chiffre… ce qui portait à six fois son dernier salaire dans l’armée. Il la regarda, incrédule et fut même pris d’un rire nerveux.

    - « Arrêtez de vous payer ma tête… on ne paye pas un garde du corps à ce prix là. Ou alors, c’est que ça doit être encore pire que ce que je préférai justement ne pas imaginer… »

    - « Vous aurez carte blanche… je ne vous imposerai rien d’autre que d’être irréprochable en public, à mes côtés. Vous vivrez ici, chez moi… la chambre où vous avez dormi sera la votre. Je vous demande même de garder, avec moi, en privé, votre franc parlé. Pas de mensonge entre nous… vous pourrez tout me dire, même ce qui n’est pas sensé me faire plaisir. »

    - « Ca ne change pas que vous êtes une politicienne… et je ne vois pas pourquoi vous seriez moins véreuse ou corrompue, qu’un autre. »
    s'entêta t-il en secouant la tête.

    - « Si vous connaissiez mon programme, vous sauriez que je combats la corruption dont vous parlez justement… et que je cherche à rendre plus saine, la scène politique. Faites un mois d’essai… ainsi, je jugerai, moi, de vous et vous, de moi. Si cela ne colle pas, vous serez libre de partir. » Falko la regarda un long moment, en silence, debout, hésitant, laissant son regard vagabonder dans la salle, comme s’il ricochait sur les murs à mesure que les pensées s’entrechoquaient dans sa tête. Il piétinait sur place, pris d’impatience.

    - « Putain… que je suis con parfois… » il soupira encore deux ou trois fois. « J’accepte… mais je vous préviens, je vous dirai les choses comme je le pense quand quelque chose ne va pas… et je fermerai ma gueule qu’en public. Pour le reste, mon équipement est à vos frais… et le stationnement de mon vaisseau, aussi… » tenta t-il.

    - « Pour votre équipement, cela va de soi… pour les frais de stationnement, vous aurez un salaire… vous les payez vous-même. Si vous le souhaitez, je ferai un prélèvement à la source, et virerai, les frais, directement de mon compte, à celui de l’astroport. Ainsi, quoi qu’il arrive, même un éventuel retard de paiement qui n’arrivera jamais, je vous le garantie, votre vaisseau ne risquera rien. »

    Il maugréa et marmonna un « merci » à peine audible. « Un mois… hein… et ensuite, si ça ne me plaît pas, je me casse. »

    - « Oui, un mois et vous êtes libre de partir au bout de celui-ci. »
    Elle appuya sur la touche tactile de son bracelet holopad en céramique, et l’espèce d’armoire à glace du service de sécurité de l’hôtel, qui l’avait allégé de son arme, arriva cinq minutes plus tard. Il fut introduit par la gouvernante, qui l’avait d’abord annoncé pour recevoir le consentement de Tanid. Il s’approcha et, sans un mot, en réponse à l’ordre délivrée par cette dernière, il déposa, sur la table, le pistolet blaster de Falko.

    - « Bon… bon… et je commence quand ? » ronchonna t-il.

    - « Maintenant. Et ne boudez pas ainsi… avec ce que je vous paye, vous pourriez au moins être un peu plus souriant.» lui dit-elle, ravie, un grand sourire sur le visage.


    [FIN]

      La date/heure actuelle est Sam 27 Avr - 1:38