Introduction :
Nos lois sont simple. Vivre et mourir en orque, tout en respectant le code de Malacath à la lettre pour ne pas nous attirer la colère de ce dernier. Depuis petit j’entends qu'il faut toujours satisfaire le « patron » et jamais, même après avoir quitté ma forteresse, je n'ai un jour enfreint les lois du Grand Patron.
Il fut un temps où le simple mot « orque » terrifiait, mais ce temps est révolu. Certes, on nous respecte pour nos qualités de guerrier et de forgeron, mais on nous voient surtout comme des animaux doués de parole, des bêtes sauvages et sanguinaires que l'on compare souvent aux trolls et gobelins. Mais nous sommes loin d'être ce que les autres races pensent que nous sommes.
Un jour un de mes frères aînés m'a dit :
« Si tu quitte la forteresse, tu ne pourras plus jamais revenir. Les autres races te cracheront dessus, certaines même chercheront à t'abattre. J'ai entendu dire que notre sang était recherché par les alchimistes.... Mieux vaut rester ici. Tu y seras en sécurité et tu pourras accomplir ton destin. »
J'étais trop jeune pour ne pas croire à ces paroles.
Pendant longtemps, je n'ai vécu qu'en me remémorant les paroles de mon aîné, me disant que, oui, mon destin était entre les murs de ma forteresse natale et pas ailleurs. Jusqu'au jour où on m'envoya patrouiller sur le chemin de ronde.... Mon regard s'est posé sur l'extérieur et je n'ai jamais put l'en détourner. J'avais conscience que des dangers m'attendais, que je serais bannis en mettant les pieds dehors, mais j'avais aussi pris conscience que mon destin était ailleurs, par delà ces murs et ces montagnes.
J'ai attendu plusieurs années avant d'oser faire le grand saut et j'avais alors 20 ans lorsque j'ai pris la décision de partir. Oh, bien sûr mon départ fut très mal prit et les portes de la forteresse se sont définitivement fermées derrière moi, mais je n'ai pas reculé. Jamais je ne me suis retourné pour regarder en arrière. J'ai continué d'avancer et j'ai enfin goûté à la liberté.
Voilà treize années que je suis partie et même si ça n'a jamais été facile de survivre en dehors de la sécurité d'une forteresse, je n'ai jamais regretté d'avoir pris cette décision. J'ai apprit à vivre dans les villes, je me suis adapté. Mais tout au fond de moi, je reste un orque. Quoi que je puisse faire, quoi que je puisse devenir, je vis, ris et je mourais en orque.
A suivre : "Chapitre 1: Un destin que l'on ne choisit pas."